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113e vendredi : le temps de la résistance pour la protestation

DISSIDENCE

113e vendredi : le temps de la résistance pour la protestation

Malgré le ramadhan et la pluie les marcheurs sont là. Ils viennent de l’est d’Alger à partir du 1er Mai ou de l’ouest à partir de Bab El Oued pour converger au centre, rue Didouche Mourad. Ils sont certes moins nombreux que la semaine précédente mais toujours la même détermination.

C’est une procession plus mature. Les plus jeunes veillant jusqu’à l’aube durant les soirées rhamadanesques ne sont pas aussi présents qu’à l’accoutumée.

Ils réclament la liberté pour les détenus en criant : « Houria lilmasajine ». Les portraits des détenus ayant entamé une grève de la faim depuis quelques jours, sont exhibés. On scande : « relâchez nos enfants ils n’ont pas vendu de cocaïne ». On ressasse : « Emmenez Khaled Tebboune et relâchez nos enfants », le fils du Président Tebboune impliqué avec le boucher.

Un jeune enseignant est interpellé au niveau du commissariat du 6ème arrondissement. Les marcheurs ne bougent pas et réclament sa libération. On crie : « Libérez les otages, libérez » ou encore « c’est un enseignant pas un terroriste ». 

On chante les enfants d’Amirouche, et la même partition que chaque vendredi. On réclame la chute du régime et on s’en prend aux policiers accusés d’être trop serviles et vénaux pour avoir vendu la nation pour 20.000 dinars.

Les marcheurs toujours convaincus de la justesse de leur cause se disent être prêts à sacrifier leur vie pour leur pays afin qu’y fleurisse la liberté.

Tout en rappelant que le Président Tebboune est illégitime, ils sont sûrs qu’ils parviendront petit à petit à élire un Président légitime, le leur.

Le nombre de marcheurs s’amenuise dans la rue mais celui des contestataires augmente dans la société. Les uns sont déçus par le peu de résultat obtenu par la protesta, les autres ne sont convaincus ni par l’efficacité des marches hebdomadaires ou de la démarche  et enfin les derniers sont las. 

Mais ce qui est certain c’est que la protesta, que beaucoup appellent Hirak, n’est ni un parti ni un programme politique. C’est une idée, une valeur, celle de la liberté qui est à présent bien semée dans le cœur des algériens. Viendra le jour de son éclosion.

Pour le moment, en attendant des conditions plus favorables, les plus convaincus font de la résistance et maintiennent la flamme allumée.

 

Auteur
Djalal Larabi

 




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