Ahmed Zefzafi, père de Nasser Zefzafi, une figure emblématique du mouvement contestataire du Rif, est décédé ce mercredi 3 septembre 2025 à El Hoceima, à l’âge de 80 ans, à la suite d’une longue maladie, selon la presse marocaine.
Ahmed Zefzaf s’est éteint dans une clinique privée où il avait été admis en réanimation en raison de la dégradation de son état de santé.
Un symbole de dignité et de résilience
Depuis l’arrestation de son fils en 2017 et sa condamnation à 20 ans de prison à Tanger pour son rôle de dirigeant dans le Hirak du Rif, Ahmed Zefzafi était devenu une figure morale du mouvement. Malgré la maladie – un cancer diagnostiqué depuis plusieurs années – il n’a cessé de plaider publiquement pour la libération de Nasser et des autres détenus du Hirak. Le vieil homme est resté digne malgré les épreuves et le mépris qu’affiche le palais royal devant les prisonniers politiques du Rif berbère.
Tout au long de la détention de son fils, Ahmed Zefzafi s’est investi dans la défense des revendications sociales et la dignité des familles du Rif. Il a multiplié les interventions médiatiques au Maroc et à l’étranger, prenant la parole dans de nombreuses manifestations et mobilisant la société civile autour de la cause des prisonniers politiques du mouvement amazigh rifain. Son courage et sa détermination, malgré l’épreuve de la maladie, ont marqué durablement la mémoire collective de la région.
Derniers instants et émotion nationale
Son décès a suscité une vive émotion au sein de la communauté rifaine et bien au-delà. Son fils Nasser a pu, par des permissions exceptionnelles, lui rendre visite lors de ses dernières semaines, soulignant la force des liens familiaux face à l’adversité. La disparition d’Ahmed Zefzafi laisse derrière lui l’image d’un père digne. Cette voix emblématique tue, Nasser Zefzafi, son fils, toujours derrière les barreaux devra affronter désormais seul l’arbitraire qui le touche ainsi que ses compagnons de lutte.
Rabah Aït Abache