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1er novembre 54 -1er novembre 2022 : la lutte pour la liberté continue ! 

 

Les immenses manifestations du Hirak/Tanekra ont suscité la vengeance du pouvoir en place.

Tandis que l’Algérie officielle, en souffrance de légitimité, désacralise et instrumentalise la date symbolique de la Révolution algérienne pour tenter de se crédibiliser et de sortir de son isolement national et international en organisant, à grands frais, un sommet pour rassembler ses frères arabes, le peuple algérien vit pour sa part, pour la 3ème fois, cette date historique dans la terreur, subissant la politique du tout répressif adoptée contre le Hirak. 

Les disparitions et arrestations suivies de plusieurs mandats de dépôt de militants pacifiques continuent de meurtrir les familles et la société, et ce sans aucun répit.

Aujourd’hui, trois cent Algériennes et Algériens sont encore détenus (es) pour avoir voulu continuer le combat pour la liberté. En détention arbitraire, de lourdes accusations sont portées à leur encontre dont plusieurs inculpations de terrorisme sans aucune preuve tangible.

Le 1er novembre 1954, c’est le jour de déclenchement d’une guerre de décolonisation qui a marqué le 20ème siècle faisant l’admiration du monde pour l’héroïsme du peuple algérien en lutte pour sa liberté, lui assurant crédit et respect à l’international.

Le 1er novembre 2022, c’est à l’inverse la dilapidation de ce capital avec une Algérie qui s’est plutôt illustrée comme un pays où les libertés les plus fondamentales n’ont jamais été aussi bafouées, faisant l’objet de nombreuses condamnations internationales, d’autant que tous les textes internationaux ratifiés relatifs au respect des droits humains ont été violés.

Les sources de ces condamnations sont multiples : onusiennes, européennes et ONG.

Les Nations unies ont prononcé plusieurs condamnations par le groupe de travail sur la détention arbitraire qui s’est manifesté dès les premières incarcérations pour port de drapeau amazigh et qui continue à demander la libération de citoyens arbitrairement détenus.

En mars et mai 2021, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU demande à mettre fin à la répression des manifestations et aux détentions arbitraires.

Le 27 décembre 2021, des instances des Nations unies, dont la Rapporteuse sur la promotion et la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, ont fait part de préoccupations sur la législation liberticide nouvellement adoptée (article 87 bis du Code pénal et décret du 7 décembre 2021) et ont émis une requête aux autorités algériennes  pour revoir sa définition du terrorisme afin de se mettre en conformité avec le droit international.

Rappelons que la visite du Rapporteur Spécial pour la liberté de réunion et d’association  prévue le 8 septembre 2022 a été annulée et reportée en 2023.

Des rapports ont été également envoyés pour des cas avérés de torture au Rapporteur Spécial sur la torture et les peines ou  traitements cruels, humiliants ou dégradants.

Espérons que la présence récente de l’Algérie au sein du Conseil des droits de l’Homme rendue possible par les mécanismes onusiens soit une incitation à respecter les droits fondamentaux et non perçue comme une permission à poursuivre la répression.

Il reste que le 11 novembre prochain, l’Algérie présentera son rapport périodique devant ses pairs du Conseil des droits de l’homme pour l’examen de l’état des droits humains dans le pays et des évolutions suite aux recommandations ultérieures pour être en conformité avec les pactes ratifiés.

A l’échelle européenne, les parlementaires européens ont également fait part dès novembre 2019 de leur réprobation devant  les arrestations de manifestants pacifiques et de journalistes.

En novembre 2020, une résolution du parlement européen condamnant l’Algérie pour les violations des droits de citoyens et des détentions arbitraires avait provoqué l’ire des tenants de « l’Algérie nouvelle », au mépris  de l’article 2 de l’accord d’association Algérie-Union européenne.

Récemment, le 25 octobre 2022, treize parlementaires de différents pays européens ont adressé une lettre à Joseph Borell, Haut représentant pour l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Vice-président de la Commission européenne pour demander de prendre des mesures diplomatiques en réponse à la dégradation de la situation des droits humains en Algérie.

Des ONG comme Amnesty internationale n’ont pas cessé de dénoncer les abus et les dérives en matière de répression et d’appeler le régime au respect des droits des citoyens.

Quant au peuple algérien, il reste fidèle aux fondamentaux de Novembre pour recouvrer sa souveraineté et il continue à résister comme le démontre la perpétuation de la répression.

La diaspora qui vient de commémorer le 1er novembre dans la dignité, reste le porte-voix des Algériens du pays réduits au silence.

En se rassemblant, en manifestant, en s’exprimant dans les médias et en interpellant les instances et organisations internationales, la diaspora joue un rôle majeur dans la défense des libertés fondamentales de ses concitoyens et ce dans un contexte de politique internationale très difficile.

Le combat doit continuer car le cumul des luttes à tous les niveaux et sous différentes formes ne pourra que faire évoluer la condition des droits humains.

Libération de tous les détenus d’opinion !

Le 31 octobre 

Groupe Actions-Détenus 

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