Les producteurs de fromage étrangers et des autres wilayas ont brillé par leur absence à la 2e édition du festival (dit) international du fromage de Tizi-Ouzou (FIFTO) dont les activités ont débuté jeudi 9 mars et se poursuivront jusqu’au 12 du mois en cours.
Annoncé en fanfare, l’événement qui a été inauguré par le wali de Tizi-Ouzou en présence des autorités locales et de Saida Neghza, présidente de la Confédération générale des entrepreneurs algériens ( CGEA), est loin de tenir toutes ses promesses.
La participation étrangère a été réduite à une présence symbolique et protocolaire des pays annoncés comme invités. Seuls le Liban, la Turquie, le Cameroun et la Croatie ont eu la délicatesse de se faire représenter par leurs ambassadeurs respectifs en poste à Alger.
La CGEA qui organise cet événement avec le soutien de la direction des services agricoles a dû réviser à la baisse ses promesses de tenir un rendez-vous économique à la hauteur de leurs ambitions et des objectifs qu’ils se sont fixés.
Ce n’est pas le flop, mais c’est tout comme. La déception était palpable parmi les organisateurs qui voulaient faire de ce festival une opportunité pour les acteurs du secteur de nouer des partenariats et un moment pour ces derniers d’éprouver leurs connaissances dans le domaine de la transformation du lait aux côtés de leurs homologues étrangers.
Le festival devrait aussi constituer un tremplin pour la fabrication fromagère qui constitue un créneau porteur dans la région. Une activité qui est souvent le fait d’initiatives familiales ou portée par des de nombreux jeunes promoteurs qui se sont lancés dans l’aventure de la transformation de lait et qui essaient de se frayer un chemin et de maintenir le cap dans un secteur en crise.
En effet, les problèmes que connaît la filière lait sont légion. La rareté et la cherté des fourrages destinés à l’alimentation du cheptel sont autant de difficultés rencontrées par les éleveurs. Nombreux sont ceux ayant vendu leur bétail et changer d’activité.
Dans un passé récent, les producteurs laitiers avaient dû mal à écouler leur production sur le marché, faute de la disponibilité d’un système de collecte cohérent et organisé.
S’exprimant à l’ouverture de cette nouvelle édition, organisée au niveau de l’Institut national des techniques hôtelières et de tourisme, le wali de Tizi-Ouzou, Djilali Doumi a promis le soutien de l’administration pour que cette dynamique portée par des initiatives locales ne soit pas freinée dans son élan par des entraves dont il reconnaît l’existence. « Il y a une panoplie de préoccupations qui nous ont été posées. Ces situations auront toute l’attention et le temps qu’il faudra afin de trouver des solutions au cas par cas aux problèmes que connaît l’activité de transformation du lait et particulièrement la fabrication du fromage qui sont un créneau porteur qui fait la «particularité de la wilaya et mérite d’être encouragé ».
De son côté, la présidente de la CGEA, Saida Neghza, a appelé à la mise en place d’une politique complémentaire entre les différents départements ministériels concernés par le développement de la filière lait, à savoir l’Agriculture, le Commerce, l’Industrie, les Finances et l’Energie, afin d’atteindre l’autosuffisance dans ce domaine et aller vers l’exportation.
Le festival qui se poursuivra jusqu’au 12 mars constitue déjà une attraction pour le public féru de fromage. Des animations scientifiques sont au programme qui se terminera par une série de recommandations qui seront proposées aux pouvoirs publics concernés.
Samia Naït Iqbal