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 380 écrivains britanniques et irlandais appellent à qualifier de génocide la guerre menée par Israël à Gaza

Enfants à Gaza

Les enfants de Gaza, premières victimes des bombardements israéliens.

Ils soulignent que l’utilisation des termes « génocide » ou « actes de génocide » pour décrire ce qui se passe à Gaza « n’est plus contestée par les experts juridiques internationaux » et « les organisations de défense des droits humains ».

Environ 380 écrivains du Royaume-Uni et d’Irlande, parmi lesquels Zadie Smith, Ian McEwan et Irvine Welsh, ont appelé, mardi 27 mai, à employer les « mots justes » en qualifiant de « génocide » la guerre menée par Israël dans la bande de GazaUne lettre similaire a été publiée lundi par près de 300 écrivains francophones, dont les prix Nobel de littérature Annie Ernaux et Jean-Marie Gustave Le Clézio.

« Écrivains d’Angleterre, du pays de Galles, d’Écosse, d’Irlande du Nord et de la République d’Irlande, nous demandons à nos nations et aux peuples du monde de se joindre à nous pour mettre fin au silence et à l’inaction collective face à l’horreur », écrivent-ils dans une tribune publiée dans la soirée de mardi sur la plateforme en ligne Medium où ils « exigent un cessez-le-feu immédiat à Gaza ».

Extraits :

« Nous, les écrivains soussignés d’Angleterre, du Pays de Galles, d’Écosse, d’Irlande du Nord et de la République d’Irlande, demandons à nos nations et aux peuples du monde de se joindre à nous pour mettre fin à notre silence et à notre inaction collectifs face à l’horreur.

Il y a un an et sept mois, la poétesse palestinienne Hiba Abu Nada était tuée par des frappes aériennes israéliennes. Dans son poème « Une étoile a dit hier », elle imaginait pour les habitants de Gaza un refuge cosmique, aux antipodes du danger mortel permanent auquel ils sont aujourd’hui confrontés :

« Et si un jour, ô Lumière,
Toutes les galaxies
De l’univers entier
N’avaient plus de place pour nous,
Tu dirais : « Entre dans mon cœur,
Là tu seras enfin en sécurité. »

Le gouvernement israélien a renouvelé son assaut contre Gaza avec une brutalité débridée. Les déclarations publiques des ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir expriment ouvertement des intentions génocidaires. L’utilisation des termes « génocide » ou « actes de génocide » pour décrire ce qui se passe à Gaza n’est plus contestée par les experts juridiques internationaux ni par les organisations de défense des droits humains. Amnesty International, Médecins Sans Frontières, Human Rights Watch, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et de nombreux autres spécialistes et historiens ont clairement identifié un génocide ou des actes de génocide à Gaza, perpétrés par les Forces de défense israéliennes et dirigés par le gouvernement israélien. »

Israël rejette les accusations de génocide

Malgré l’horreur et l’innommable, l’Etat hébreu a ressorti son antienne. Le gouvernement de l’extrême droite que dirige Netanyahou devant cynique et indifférent aux râles des enfants et femmes tués par milliers. « L’utilisation des termes ‘génocide’ ou ‘actes de génocide’ pour décrire ce qui se passe à Gaza n’est plus contestée par les experts juridiques internationaux ni par les organisations de défense des droits humains », soulignent-ils dans le texte signé aussi par Jeanette Winterson, Brian Eno et Elif Shafak.

« Trop souvent, les mots ont été utilisés pour justifier l’injustifiable, nier l’indéniable, défendre l’indéfendable. Trop souvent aussi, les mots justes – ceux qui comptaient – ont été éradiqués, ainsi que ceux qui auraient pu les écrire », ajoutent les auteurs. « Le terme ‘génocide’ n’est pas un slogan. Il implique des responsabilités juridiques, politiques et morales. »

Ils réclament également la distribution immédiate et sans restriction de nourriture et d’aide médicale à Gaza par l’ONU ainsi qu’un cessez-le-feu, avertissant que, sans cela, « des sanctions devraient être imposées ». Les accusations de génocide d’Israël envers les Palestiniens se multiplient, venant de l’ONU, de groupes de défense des droits humains, de plusieurs pays et d’artistes dans le monde entier, mais Israël les rejette.

Plus de 54 000 morts en 19 mois

Plus de 800 experts juridiques du Royaume-Uni, y compris d’anciens juges de la Cour suprême, ont écrit lundi au Premier ministre britannique, Keir Starmer, affirmant qu’« un génocide est en train d’être perpétré à Gaza ou, au minimum, il existe un risque sérieux qu’un génocide se produise ».

Depuis l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a fait 1 218 morts, l’armée israélienne mène une offensive sur ce territoire palestinien assiégé, affamé et dévasté.

Selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, plus de 54 056 Palestiniens, majoritairement civils, ont été tués dans cette campagne de représailles israélienne.

La rédaction avec AFP/francetvinfos

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