L’armée israélienne continue d’exterminer les Palestiniens à Gaza. Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, 8.805 Palestiniens ont été tués depuis son attaque surprise en Israël le 7 octobre et les représailles israéliennes. Ce chiffre inclut au moins 3.648 enfants et 2.187 femmes, et quelque 22.240 autres personnes ont été blessées, a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, OCHA.
Frappes contre le camp de réfugiés de Jabalia
L’OCHA a souligné qu’alors que les opérations terrestres et les bombardements israéliens se poursuivaient dans le nord de Gaza, « parmi les incidents les plus meurtriers » figuraient de lourdes frappes aériennes qui ont frappé le camp de réfugiés de Jabalia mercredi « pour la deuxième journée consécutive et en moins de 24 heures ». Les frappes auraient détruit plusieurs bâtiments résidentiels et tué « des dizaines de personnes », a indiqué l’OCHA.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a noté mercredi qu’étant donné le nombre élevé de morts et de blessés civils à Gaza « et l’ampleur des destructions consécutives aux frappes aériennes israéliennes sur le camp de réfugiés de Jabalia, nous craignons sérieusement qu’il s’agisse d’attaques disproportionnées qui pourraient équivaloir à des crimes de guerre ».
Exactions contre les Palestiniens en Cisjordanie
Loin des projecteurs, c’est une autre guerre israélo-palestinienne, menée en Cisjordanie celle-là. Depuis le 7 octobre, on note une intensification des violences dans ce territoire. De nombreuses opérations de l’armée israélienne, notamment dans le secteur de Jénine. Mais ce qui retient une attention particulière, ce sont les exactions de colons israéliens, parmi les plus extrémistes, à l’égard de la population palestinienne.
Théâtre de violences, le village de Sawiya, par exemple, où en début de semaine, Bilal Abou Salah, un Palestinien de 40 ans, a été tué alors qu’il récoltait des olives en compagnie de sa famille, non loin de la clôture d’une colonie israélienne. Un colon armé d’un fusil d’assaut M16 l’a abattu sans la moindre sommation, selon des témoins sur place.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux clips vidéo circulent. Ils montrent des soldats israéliens qui se filment en train de frapper et de maltraiter des Palestiniens. Dans au moins un cas, l’armée affirme avoir ouvert une enquête. Sur la vidéo, on peut voir sept ouvriers palestiniens à moitié nus, les yeux bandés et les menottes aux poignets qui hurlent de douleur alors qu’ils sont frappés par les militaires.
« Inacceptable, a fustigé le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller. Cela doit cesser et les responsables doivent rendre des comptes. »
Trois Palestiniens et un Israélien tués
Trois Palestiniens et un Israélien ont été tués ce jeudi dans des violences dans plusieurs secteurs de la Cisjordanie occupée, selon le ministère palestinien de la Santé et les secours israéliens. À El-Bireh, ville jumelle de Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, deux Palestiniens âgés de 14 et 24 ans ont été tués et deux autres blessés quand l’armée israélienne a ouvert le feu lors de heurts qui ont éclaté pendant une incursion qu’elle menait pour procéder à des arrestations, a indiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, qui avait dans un premier temps fait état d’un seul mort. À Qalqiliya, plus au nord, un Palestinien de 19 ans a été tué par des tirs de soldats israéliens, et deux autres ont été blessés lors d’une incursion de l’armée, selon la même source.
Aucun commentaire sur ces incursions n’a pu être obtenu auprès de l’armée dans l’immédiat. Par ailleurs, un Israélien a été tué près de la colonie israélienne d’Einav, dans le nord de la Cisjordanie, après que sa voiture a essuyé des tirs palestiniens, selon l’armée israélienne et Magen David Adom, le service de secours israélien. « L’armée a érigé des barrages dans le secteur et pourchasse les terroristes », a indiqué l’armée dans un communiqué. Le ministère de la Santé palestinien a en outre annoncé qu’un Palestinien de 14 ans, blessé lundi par des tirs israéliens dans un village de la région de Naplouse, est décédé jeudi.
Des dizaines de patients atteints de cancer pourraient mourir
Pendant ce temps, portant un coup dur à de nombreux patients atteints de maladies chroniques, le principal centre de traitement du cancer de Gaza, l’hôpital de l’amitié turco-palestinienne, est tombé à court de carburant et a été contraint d’arrêter la plupart de ses activités. La vie de quelque 70 patients est en danger, a écrit l’OCHA jeudi sur la plateforme X.
L’OCHA a également tiré la sonnette d’alarme suite aux informations selon lesquelles l’hôpital Al Hilo, également dans la ville de Gaza, aurait été touché par des bombardements mercredi soir. « L’hôpital a absorbé et remplacé la maternité de l’hôpital Shifa, qui est désormais utilisée pour soigner les blessés », a déclaré le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.
Actuellement, 14 des 35 hôpitaux de Gaza ne fonctionnent pas.
Aucune livraison d’aide au nord
La ville de Gaza et le nord de Gaza ont été « en grande partie coupés » du reste de l’enclave à la suite des opérations terrestres israéliennes et des affrontements qui en ont résulté avec des groupes armés palestiniens, a précisé l’OCHA.
Cela signifie que l’acheminement de l’aide humanitaire en provenance du sud vers quelque 300.000 personnes déplacées dans le nord est « interrompu ».
L’OCHA a rapporté que mercredi, dix camions transportant de l’eau, de la nourriture et des médicaments sont entrés à Gaza par le passage de Rafah, à la frontière sud de l’enclave avec l’Égypte, portant à 227 le nombre total de camions d’aide autorisés depuis le 21 octobre.
Le chef des secours de l’ONU, Martin Griffiths, qui vient de terminer une visite en Israël et dans le Territoire palestinien occupé, a déclaré que « les camions qui sont entrés à Gaza jusqu’à présent à la suite de négociations laborieuses offrent un certain soulagement mais sont loin d’être suffisants ».
L’entrée de carburant indispensable aux hôpitaux, aux ambulances et aux usines de désalinisation d’eau reste interdite par les autorités israéliennes.
Avec agences/ONU