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À Marseille, la Méditerranée tatouée se dévoile en musique avec Akli D

Akli D

Ce samedi 17 mai, à l’occasion de la Nuit Européenne des Musées, la ville de Marseille inaugure en nocturne une exposition majeure : « Tatouage. Histoires de la Méditerranée ». Une traversée artistique et historique du tatouage, de l’Antiquité à nos jours, ponctuée de performances et d’un concert de l’artiste kabyle Akli D.

La Vieille Charité, haut lieu culturel du centre historique de Marseille, accueille jusqu’au 28 septembre une ambitieuse exposition intitulée Tatouage. Histoires de la Méditerranée. Plus de 275 œuvres – objets archéologiques, peintures, vidéos, installations contemporaines – racontent les multiples vies du tatouage dans le bassin méditerranéen, entre rituels, esthétiques populaires, religions et arts contemporains.

Depuis l’Égypte ancienne, la Syrie, les Cyclades ou la Grèce jusqu’aux cités modernes comme Marseille, le tatouage s’est imposé comme une forme d’expression identitaire, tour à tour sacrée, politique, sociale ou personnelle. L’exposition s’appuie sur une approche globale de l’histoire de l’art, croisant également les études de genre, les recherches postcoloniales, et interroge la circulation des symboles, des pratiques et des corps tatoués dans cette région du monde.

L’Algérie y tient une place centrale : Denis Martinez, figure majeure de la scène artistique algérienne, présente une œuvre inédite conçue spécialement pour l’événement. Cofondateur dans les années 1960 du groupe d’avant-garde Aouchem (Tatouages), il activera cette pièce lors d’un rituel inaugural participatif.

L’exposition revient aussi sur l’influence des tatouages traditionnels nord-africains sur les avant-gardes artistiques et féministes. Des œuvres rares de Choukri Mesli, Samta Benyahia, Farid Belkahia, Lalla Essaydi, El Meya ou encore Ahmed Cherkaoui (dont deux dessins acquis récemment par la Ville de Marseille) sont présentées pour la première fois au public.

Une nuit inaugurale entre rituel berbère, art et musique

La soirée du 17 mai sera l’occasion d’un grand moment festif et poétique :

À 20h, Denis Martinez dévoilera Anebdou. Les sept points inauguraux : un rituel inspiré des traditions kabyles, au cours duquel sept personnes apposeront des symboles d’abeilles sur son œuvre, en présence de la chanteuse Nadia Ammour, qui interprétera un chant traditionnel.

À partir de 21h, le public vibrera au son de la troupe Idebalen, formation marseillaise inspirée des rythmes kabyles (ghaïta, bendir, tambour), puis du concert de Akli D, grande voix de la musique kabyle contemporaine. Militant infatigable de la paix, du vivre-ensemble et des libertés, Akli D. fusionne depuis plus de 20 ans les sonorités kabyles, afro-beat, reggae, rock et chaâbi, sur toutes les grandes scènes du monde, aux côtés de Manu Chao, Femi Kuti ou Les Ogres de Barback.

Parallèlement, les visiteurs pourront découvrir des tatouages éphémères au jagua avec Henna Daddou, un photobooth, un café éphémère ainsi que l’installation immersive Mère We Sea de Laure Prouvost dans la chapelle.

Une jeunesse en médiation

Un projet pédagogique mené avec les élèves du lycée Périer de Marseille propose une médiation originale dans les salles, avec un dialogue entre tatouages méditerranéens et arts corporels d’autres continents, en collaboration avec le Musée des Arts Africains, Océaniens et Amérindiens (MAAOA).

Djamal Guettala

Infos pratiques :

Exposition « Tatouage. Histoires de la Méditerranée »

Du 17 mai au 28 septembre 2025 – Centre de la Vieille Charité, Marseille

Inauguration : samedi 17 mai, de 19h à minuit – Entrée libre

Concert Akli D : 21h

Renseignements : www.musees.marseille.fr

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