Lundi 30 décembre 2019
Abane Ramdane ressuscité par les Algériens au Canada
Une foule nombreuse est venue apporter son soutien hebdomadaire à la révolution algérienne à la place du Canada (Montréal) ce dimanche le 29 décembre. Malgré la température glaciale qui est autour de 0 degrés Celsius, les algériens de la région de Montréal ont tenu à souligner cette journée à la mémoire d’Abane Ramdane assassiné par ses frères de combat un certain 27 décembre 1957 à Tetouane au Maroc. Des pancartes et banderoles sur lesquelles on peut voir son portrait et lire des messages réclamant un pouvoir civil et non militaire.
Son histoire fut triste, elle a laissé un goût amère pour toute une génération de combattants qui ont mis tout leur espoir sur cet homme. Il est surnommé l’architecte du congrès de la Soummam du 20 août 1956, son projet la primauté du politique sur le militaire à l’indépendance de l’Algérie n’a jamais abouti. Malheureusement, il fut torpillé au Caire une année après, en août 1957, par des antagonistes comme Ben-Bella et Boussouf qui refusèrent de s’inscrire dans une démarche pour bâtir un État moderne.
En concomitance avec les événements du pays, la désignation de Tebboune comme chef d’État et la mort de Gaïd Salah n’ont pas influencé la communauté algérienne du Canada. La détermination est intacte, elle poursuit le combat pour le départ du système sans déroger à ses habitudes.
Sur les lieux, un débat est improvisé par des militants activistes pour donner la parole aux présents afin de s’exprimer librement sur les événements qui secouent le pays ces derniers jours.
L’exploitation abusive de la mort du chef des armées du pays est dénoncée vigoureusement par les intervenants, ils voient que la prépondérance du militarisme sur le politique a atteint des limites dangereuses. Également, ils déplorent ces pratiques en ayant recours à des baltaguias pour perturber les manifestations du 45e vendredi en Algérie. Ce qui s’est passé à Annaba, Bordj Bou Arréridj et d’autres villes du pays est grave, des algériennes et algériens sont victimes impunément d’un lynchage physique commis par des voyous sous les regards des services de sécurités.
Dans la dynamique des présents, il y a un engouement remarquable sur la nécessité de poursuivre la révolution. Mais les questions pertinentes qui reviennent encore : est-ce que c’est nécessaire de structurer le mouvement? Comment organiser la transition?
À voir la manière qu’il a été organisé le congrès de la Soummam par Abane Ramdane pour mener une révolution contre le système colonial, peut-être, n’est-il pas judicieux de s’inspirer afin de prendre exemple pour trouver des solutions appropriées pour bâtir l’Algérie de demain ?