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Abdelkader Bengrina : un boutefeux propagandiste de Tebboune 

Bengrina

Bengrina, un lèche-bottes qui s'assume.

Abdelkader Bengrina adore se mettre en scène et provoquer la  polémique, avec cette propension de toujours chercher à semer la zizanie. Son style : jouer de la provocation pour faire le buzz. Et le bougre réussit son coup, à chacune de ses sorties !

Monsieur « Brosse à reluire« 

Les réseaux sociaux s’enflamment.  Pour les chaînes TV et les  journaux arabophones qui affectionnent  les raccourcis et les débats faciles, les fourberies politiciennes de l’ex instituteur de Ouargla qui veut devenir guide de la nation, c’est du pain béni. Le tohu-bohu médiatique provoqué par les effets de manches de ce piètre amuseur de foire  leur permet de grapiller quelques points d’audience. L’animal politique aime l’écume et la vase, il s’y retrouve.

Si ses déclarations puériles et  frôlant le degré zéro de la politique provoquent sarcasmes,  railleries et insultes sur les réseaux sociaux, et lui valent les critiques acerbes de ses adversaires politiques, Bengrina n’en a cure. Il assume et en fait plutôt une marque de fabrique et de marketing politique. N’a-t-il pas proclamé sans honte qu’il est un « chiyate », un lèche-botte de Tebboune ? C’est qu’entre Bengrina et la dignité il y a l’équivalent d’une feuille de papier à cigarette.

Bon prince et ne manquant pas de toupet, le  chef d’El Bina recammandra même à Youcef Aouchiche (FFS) et Hassani Chérif (MSP) qui l’ont accusé de chercher à saper le moral des électeurs, et de charlatanisme politique, de venir apprendre auprès de lui les techniques de l’approche des citoyens en temps de campagne électorale. 

Fourbe, flagorneur à souhait et ne craignant pas de se couvrir de ridicule et de provoquer le scandale, le petit militant islamiste qui a rencontré sur le chemin de son ascension la bonne fortune (pas seulement politique) depuis qu’il s’est émancipé de la tutelle de son mentor,   feu Mahfoud Nahnah pour devenir un honorable correspondant attitré du DRS puis député et ensuite chef d’un parti croupion, sait que cette mise en scène lui vaut d’être visible. D’exister sur une scène politique où le discours vole au ras des pâquerettes. 

Florilège de petites phrases d’une pitoyable niaiserie qui ne manquent, cependant, pas de  piquer l’intérêt de ses ouailles et d’être largement relayées par une certaine presse,   amusant les uns et  provoquant le courroux des autres.

 « Les résultats des élections sont réglés» et « la compétition se déroulera pour  la deuxième et la troisième place» ricana-t-il au début de la campagne électorale, provoquant la désapprobation vaine des candidats du FFS et du MSP. Même Brahim Merrad,  directeur de campagne de Tebboune eut un haut-le-coeur. Mais tout est mauvais cinéma. Et en l’espace Bengrina fait le job. 

Bengrina, qui aime à se définir comme : « « « un homme politique et penseur stratégique algérien », provoque le tollé en déclarant qu' »il est fier d’être un chiat ». Un flatteur dont les flagorneries « sont même une branche de la foi », soutient-il, pince-sans-rire !

Tebboune, « l’honneur de la femme de Bengrina »

Il a également soulevé une nouvelle fois la polémique en affirmant que « le président est une ligne rouge », car il représente l’unité du peuple et de ce pays, et que « quiconque touche Tebboune me touche, touche mon honneur, ma mère et ma femme ».

Il reconnaît même qu’il fait dans la délation en affirmant dans un meeting qu »il était à l’origine du limogeage de leur fonction de 7 à 8 ministres, après avoir transmis au président les préoccupations et les plaintes des citoyens à leur encontre.

Ces déclarations ne coïncident pas seulement avec la période électorale en cours,  car Bengrina avait déjà créé de nombreuses controverses, en 2023, en exigeant que chaque Algérien soit un « khabarji », c’est-à-dire qu’il soit un informateur « au profit  du président et des institutions de l’État algérien pour protéger l’Algérie ».

Sa déclaration sur le « Viagra politique » a suscité l’ironie autant que sa déclaration dans laquelle il considérait que « la constitutionnalisation de la langue amazighe est un héritage empoisonné du temps de la Issaba » a fini de montrer l’homme sous son vrai son visage : un arabo-islamiste raciste, un apprenti-fasciste, intolérant aux différences ethniques,  et culturelles. 

Un guignol en quête d’existence

Exister à tout prix, est le  sens à donner à la strategie de communication basée sur  l’agitation constante et  la recherche en permanence de la controverse adoptée par le  Mouvement de la construction nationale. 

A la tête de ce parti créé, il y a une dizaine d’années, Bengrina a fait de cette tactique une variable  de son discours qu’il ajuste en fonction des objectifs politiques à atteindre. 

Malgre le  poids somme toute  modeste et relatif qu’il occupe  dans la nébuleuse islamiste, le parti El Bina a été propulsé parmi les premières forces politiques siégeant au parlement, suite aux législatives de 2021 boudées par les électeurs. Bengrina sera crédité d’une même performance en 2019, en se plaçant  à la deuxième position, lors de la présidentielle post hirak qui a permis à Tebboune d’investir le Palais El Mouradia avec des suffrages populaires insignifiants pour ne pas dire insultants.

Figure achevée de l’islamiste dont l’ambition est la conquête ou la participation au pouvoir par le truchement d’élections truquées et les jeux de l’entrisme,  Bengrina compte  parmi les courtisans écoutés de Tebboune. 

Le président candidat qui est pourtant sûr de  succéder à lui-même au palais d’El Mouradia ne rechigne pas à s’encombrer d’un frère musulman sulfureux à tout point de vue. Un agitateur qui incarne la décadence politique dans le pays et d’en faire l’un de ses porte-voix attitré. Un vecteur pour relayer sa parole et ses engagements électoraux aux citoyens. A voir Bengrina, on sait ce que vaut Tebboune.

Samia Naït Iqbal 

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