Site icon Le Matin d'Algérie

Abdelkader Bensalah et l’humiliation de trop !

REGARD

Abdelkader Bensalah et l’humiliation de trop !

Consterné, le public algérien découvre, à regret, il y a seulement quelques jours, un chef d’Etat aussi illégitime politiquement qu’affaibli physiquement, en train de se plaindre au sommet de Sotchi, à un président d’une puissance étrangère, en l’occurrence Vladimir Poutine, sur une affaire qui relève « stricto sensu » de la politique intérieure.

La scène tourne en boucle sur les réseaux sociaux, raillée et commentée des milliers de fois, aussi bien par des internautes anonymes que par des personnalités connues dans le milieu médiatico-politique. Le contraste, c’est que le même chef d’Etat invoque, pour rappel, à la même occasion, le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, gravé dans le marbre de la diplomatie algérienne !

La question qui se pose, dès lors, est la suivante : comment un régime politique peut-il, d’un côté, appeler à condamner l’immixtion dans les affaires internes des pays et, de l’autre, faire appel lui-même au soutien d’une puissance étrangère, ici la Russie, pour la résolution d’une crise intérieure qui l’oppose à un mouvement démocratique, né dans les tripes de sa base plébéienne?

Le constat n’en reste pas, hélas, à ce niveau, d’autant que, la voix à peine audible, le chef d’Etat Abdelkader Bensalah, qualifie les manifestants de vendredi de « minorité de perturbateurs », alors que Poutine le fixe bizarrement des yeux, comme s’il n’accorde aucun crédit à ce qu’il venait d’entendre.

Est-il logique de tenir un tel discours avilissant dans une pareille conjoncture, à la fois sensible et complexe, où la rue algérienne a besoin de garanties suffisantes pour un changement démocratique global du système de gouvernance? Il est clair que la contradiction de nos officiels saute clairement aux yeux, au point de susciter davantage d’étonnement et de méfiance, de la part des citoyens.

Ce qui fragilise davantage leur démarche pour l’organisation des élections présidentielles du 12 décembre prochain. Nul doute, la faiblesse de ceux d’en haut se révèle au grand jour, face à une rue déterminée à tourner la page du passé et à remettre les pendules de l’histoire à l’heure.

Mais à quand la fin de ce long bras de fer, où l’on remarque que, malgré la grande pression populaire, une élite aussi vieillissante que nombriliste, attachée à ses privilèges, tourne encore le dos au petit-peuple et le considère comme la cinquième roue de charette? The big question! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




Quitter la version mobile