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Abdelwakil Blamm, journaliste en détention provisoire depuis un an, face à un procès contesté

Abdelwakil Blamm

Abdelwakil Blamm. Crédit photo : DR

Depuis décembre 2024, le journaliste et militant Abdelwakil Blamm est détenu provisoirement et arbitrairement en Algérie, une situation qui a suscité une vague d’inquiétude parmi les défenseurs de la liberté de la presse et les acteurs de la société civile.

La chambre d’accusation du tribunal de Sidi M’hamed a fixé l’examen de son dossier au 4 décembre 2025, ouvrant la voie à un procès attendu mais déjà controversé.

Les charges portées contre Blamm sont lourdes et symboliques d’une justice politique : participation à une organisation terroriste avec connaissance de ses objectifs, diffusion de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public et atteinte à l’unité nationale. Des accusations qui soulèvent des questions essentielles sur l’espace de liberté dont disposent encore les journalistes et militants en Algérie.

Militant et journaliste depuis de nombreuses années, Abdelwakil Blamm n’a jamais hésité à s’exprimer. Cofondateur du mouvement Barakat, il a défié le pouvoir en dénonçant la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat en 2014. Plus récemment, il a été une voix active et visible lors du Hirak de 2019, le mouvement de contestation populaire qui a secoué le pays et réclamé un changement réel du système politique.

Sa détention prolongée illustre la fragilité de la liberté d’expression en Algérie. Les appels à sa libération se multiplient, non seulement pour lui rendre justice, mais aussi pour rappeler que le droit de critique politique et journalistique ne peut être considéré comme un délit.

Décidément n’est pas Boualem Sansal qui veut ! En Algérie, où les associations de défense des droits humains sont démantelées et interdites, hormis quelques avocats, courageux défenseurs des libertés, la parole libre se fait rare.

Aussi, le procès de Blamm sera un test pour le système judiciaire et pour la société algérienne tout entière : préservera-t-il l’espace de la liberté d’opinion, ou renforcera-t-il l’ombre de la répression sur ceux qui osent dénoncer les injustices ? Cependant, il y a lieu de ne pas se faire d’illusions. Avec plus de 250 détenus d’opinion au trou, un nombre indéterminé d’Algériens sous interdiction de quitter le territoire national, on ne peut parler d’Etat de droit, et donc de justice. Mais d’arbitraire ordinaire.

Mourad Benyahia 

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