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ADDRA avertit la communauté algérienne de l’étranger

DEBAT

ADDRA avertit la communauté algérienne de l’étranger

Sur la place de la République à Paris, jamais les retournements de veste et les trahisons envers le peuple algérien n’ont été aussi spectaculaires et rapides. Ce sont de grossiers personnages que l’on affuble généralement du qualificatif de « double face ». Ils manient très bien la langue de bois mais ce sont de piètres comédiens de série B.

Ceux-là mêmes qui soutenaient farouchement et publiquement non seulement le 4e mandat en 2014 du Président Abdelaziz Bouteflika – bien qu’il était fortement diminué du fait de l’AVC dont il a été victime en 2013 – mais aussi, ce qui est encore plus comique, après le renoncement et la reconduite anticonstitutionnelle de son mandat , n’ont pas hésité à descendre dans la rue auprès de leurs concitoyens, pour clamer haut et fort la chute du Président Bouteflika et de l’ensemble du système politique.

Non, la diaspora algérienne installée en France n’est pas dupe. Chacun se reconnaitra.

  • Où étiez-vous pour lors des combats des années passées menés pour rétablir plus de justice sociale en Algérie et établir un Etat de droit en Algérie?

  • Où étiez-vous quant aux Harragas algériens vivaient dans  le désespoir et les souffrances infligés à leurs familles

  • Où étiez-vous lorsque les droits des 80 000 « chibanis » étaient bafoués jusqu’à ce que certaines associations de la diaspora leur viennent en aide ? Ces chibanis représentent une population de plus de 150 000 personnes vivants en situation d’extrême précarité et – pour beaucoup – en dessous du seuil de pauvreté.

  • Où étiez-vous alors que de nombreux étudiants algériens en France non boursiers – entre 10 000 et 15 000 –  demandaient à être orientés, logés – encore à nos jours – dont certains se sont suicidés par faute de prise en charge psychologique en France ?

  • Où étiez-vous lorsque des associations se sont révoltées et menées des actions à l’encontre de tarifs prohibitifs des vols aériens en période estivale à destination de l’Algérie, excluant ainsi de facto les plus démunis financièrement de rendre visite à leurs proches en Algérie ?

  • Où étiez-vous alors que la diaspora algérienne établie en France et ailleurs s’était soulevée contre la violation de la Constitution algérienne et l’insertion de l’inique article 51 déniant aux  citoyens établis à l’étranger de se présenter à certaines élections en Algérie – notamment aux élections présidentielles – et d’accéder à certaines hautes fonctions administratives et aux plus hauts postes régaliens, les reléguant ainsi à des citoyens de seconde zone ?

Sans ambage, la réponse est simple ? Vous étiez ceux qui se rencontraient dans les cafés – croyant incarner l’élite – pour refaire le monde poussaient au portillon des Consulats algériens en France, de l’ambassade d’Algérie à Paris et de l’ensemble des entités algériennes satellites en France, pour manger au râtelier, gratter des subventions, essayer d’exister et essayer de se frayer une place dans l’échiquier politique, militaire ou économique en Algérie.  Il y allait de savoir qui connaissait tel ou tel colonel ou général pour obtenir telle ou telle faveur ou même pour les plus initiés, qui connaissait Saïd Bouteflika ou son entourage, celui par qui – selon certaines rumeurs de salon – tout passe.

En dépit de sa position de 10e  et 15e place d’exportatrice de gaz naturel et de pétrole au monde et malgré les 1000 milliards de dollars dépensés à tort et à travers à vouloir acheter la paix sociale et redistribués aux clients du système, l’Algérie est un pays riche avec une population qui n’a pas profité du mirage économique qui enrichit la clientèle du système en place.

Il ne va pas en l’espèce faire le procès d’un Président vieillissant et malade – qui a fait de nombreuses réalisations pour l’Algérie en surfant sur la vague du cours du baril de pétrole qui était au plus haut lors de son accession au pouvoir. Portons un jugement non sur les personnes mais sur les actes.

Nous pouvons regretter avec amertume la destruction du système scolaire et universitaire, l’incapacité de l’Algérie à se doter d’un Etat de droit sans lequel il ne peut y avoir de réel développement économique, son incapacité à se doter d’un hôpital digne des standards internationaux et d’offrir un accès aux soins à toutes et tous les Algériens, le retard pris dans son industrialisation et dans le développement de ses infrastructures, l’agriculture, le tourisme, les nouvelles technologies.

Alors que le peuple algérien vient de se soulever pour dire non à la pérennisation d’un système politique et militaire qui a nié ses droits les plus élémentaires depuis la confiscation de la révolution algérienne en 1962 par les militaires des frontières et le clan d’Oujda, certains traitres essayent de récupérer à leur compte l’élan populaire algérien aspirant enfin à sa réelle indépendance.

L’Histoire est un éternel recommencement : pendant que le peuple algérien et les Moudjahidines défilaient en fanfare en 1962 à travers les rues d’Algérie pour célébrer l’« indépendance », certains s’occupaient à défoncer et squatter les majestueux appartements, villas coloniales, commerces, et à briguer les meilleurs postes dans l’administration et l’armée… laissés par les colons. Ceux-là mêmes qui n’avaient tiré aucune cartouche et qui se maintiennent au pouvoir encore jusqu’à nos jours. L’éradication de l’ensemble du système sera long, difficile, mais possible. A bon entendeur!

Samir Ouguergouz, juriste et porte-parole de www.association-addra.com

 




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