Le Conseil directeur de l’Union interparlementaire (UIP) a pris une décision aux implications significatives pour l’Algérie, en adoptant à l’unanimité, lors de sa 151ᵉ session tenue à Genève le jeudi 23 octobre 2025, une résolution critiquant la situation du sénateur Abdelkader Djedei.
Cette décision fait suite à l’acceptation d’une plainte déposée par SHOAA for Human Rights et a conduit à l’inscription officielle de l’Algérie sur la «liste jaune» de l’UIP.
L’organisation mondiale a affirmé sans équivoque que les déclarations parlementaires du sénateur Djedei n’avaient «pas dépassé les limites de la critique politique légitime des politiques publiques». En conséquence, l’Union interparlementaire a fermement condamné les violations dont a été victime l’élu, estimant que la condamnation prononcée à son encontre constitue une «atteinte claire à la liberté d’expression» et une violation des protections constitutionnelles garanties aux parlementaires.
Cette résolution marque un précédent historique, car il s’agit du tout premier cas de ce type enregistré pour l’Algérie au sein de l’Union interparlementaire. L’inscription sur la «liste jaune» est une sanction formelle qui recense les parlementaires exposés à la persécution politique et aux poursuites judiciaires abusives, signalant ainsi la profonde préoccupation de la communauté parlementaire internationale quant à l’exercice du mandat législatif dans le pays.
Le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP a, de son côté, exprimé sa «profonde préoccupation» concernant la «décision disproportionnée» rendue contre le sénateur Djedei, réaffirmant que ses propos relevaient d’une critique légitime formulée dans l’exercice de son droit fondamental à la liberté d’expression.
Le Comité a par conséquent lancé un appel pressant aux autorités algériennes pour qu’elles «abandonnent toutes les poursuites judiciaires à son encontre» et qu’elles s’engagent à «renforcer la protection de la liberté d’expression pour l’ensemble des membres du Conseil de la nation».
Samia Naït Iqbal
Source : https://shorturl.at/TyHFF
Encadré
L’Union interparlementaire (UIP), dont le siège est situé à Genève, en Suisse est une organisation mondiale des parlements nationaux des États souverains.
L’UIP est l’unique organisation internationale qui rassemble les représentants des parlements du monde entier, plutôt que les gouvernements. Elle compte actuellement 179 membres (parlements nationaux) et 14 membres associés.
Fondée en 1889 à Paris, elle est l’une des plus anciennes institutions internationales à caractère intergouvernemental. Son objectif principal est de faciliter la diplomatie parlementaire et de donner aux parlements et aux parlementaires les moyens de promouvoir la paix, la démocratie et le développement durable dans le monde. Elle est un forum de dialogue, de coopération et d’action parlementaires.
La promotion de la démocratie représentative et du fonctionnement efficace des parlements, la défense des droits de l’homme des parlementaires, comme illustré par l’article précédent concernant le sénateur Djedei, la facilitation de l’échange d’expériences entre parlementaires sur des questions d’intérêt international et la promotion de la participation des femmes en politique figurent parmi ses principales activités.
L’ UIP est composée de plusieurs organes, dont le Conseil directeur (ou Conseil interparlementaire) et le Comité des droits de l’homme des parlementaires.
L’UIP agit donc comme une plateforme mondiale où les législateurs se rencontrent pour aborder les enjeux globaux et œuvrer au renforcement des institutions démocratiques.

