Nouveau coup de tonnerre dans un ciel déjà orageux entre Paris et Alger. Selon une source diplomatique à Paris, un juge d’instruction français a délivré, le 25 juillet, un mandat d’arrêt international contre un ancien premier secrétaire de l’ambassade d’Algérie à Paris (2021-2024).
Il est soupçonné de « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de l’un ou plusieurs crimes » dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement d’Amir Boukhors, alias « Amir DZ ». Ce youtubeur, réfugié politique en France, avait été kidnappé fin avril 2024 dans le Val-de-Marne, avant d’être retrouvé sain et sauf quelques jours plus tard.
Saisi par le juge en vertu de la procédure dite de « soit-communiqué », écrit Le Monde, le parquet national antiterroriste (PNAT) avait requis, le 23 juillet, la délivrance d’un mandat d’arrêt le 25 juillet dernier, contre M. Selloum en raison de « présomptions graves » le visant quant à son implication dans « l’arrestation, la séquestration, l’enlèvement et la détention arbitraire » d’Amir DZ.
L’affaire rendue publique avait provoqué un séisme médiatique et politique, la justice française suspectant l’existence d’un réseau organisé avec de possibles ramifications diplomatiques algériennes.
Cette information arrive quelques jours seulement après une énième passe d’armes entre Alger et Paris, suite à la lettre d’Emmanuel Macron à son premier ministre dans laquelle il insiste auprès de ce dernier de durcir le ton avec l’Algérie.
Ce mandat d’arrêt international risque de tendre davantage les relations franco-algériennes, déjà au bord de la rupture par des différends sur les questions migratoires, sécuritaires et mémorielles. Pour Alger, qui n’a pas encore réagi officiellement, ce dossier pourrait être perçu comme une intrusion judiciaire dans ses affaires internes.
Quant à Amir DZ, figure suivie par des dizaines de milliers d’internautes, il reste au cœur d’un dossier explosif, où se mêlent enjeux politiques, diplomatiques et sécuritaires, et qui pourrait constituer un nouveau point de rupture entre les deux capitales.
Mourad Benyahia