Le kidnapping et la séquestration de Hichem Aboud, cet influenceur dont le nom fut scandé par des groupes de manifestants pendant le Hirak, ne doit pas nous laisser indifférents !
La première leçon à tirer de cette affaire rocambolesque est que désormais, pour museler toute critique à son endroit, la junte d’Alger déploie ses réseaux partout ! Le fait que les malfrats qui ont séquestré Hichem Aboud soient des trafiquants de drogue ne doit pas nous étonner non plus. En attendant que la justice espagnole fasse son enquête, il y a lieu de s’interroger sérieusement sur la sécurité de toutes les personnes qui continuent de critiquer le régime algérien.
La deuxième est que personne n’est à l’abri. Il n’y a qu’à voir ces condamnations farfelues, ces demandes d’extradition toutes aussi ridicules et ces fameuses ISTN distribuées à tout va pour réaliser que ce pouvoir est prêt à tout pour en découdre avec la diaspora algérienne en utilisant tous les moyens illégaux sous l’œil indifférent des autorités internationales.
À propos d’ISTN, certaines sources avancent le nombre de 20 000 environs. Nombre exagéré ? Peut-être bien, mais au vu des peines de prison qui sont tombées sur des hommes de culture, comme Dda Muhend Taferka, il est à fort à parier que la liste de la Paf (Police aux frontières) est encore plus longue !
Le drame, c’est que malgré toutes sortes d’appels de ligues des droits de l’homme, le pouvoir reste sourd et muet ! Preuve de plus que c’est bien la Grande Muette qui mène la valse de la répression.
Qui est concerné par ces dérapages contrôlés ? On n’en sait fichtre rien ! Le pouvoir a soif de vengeance ! Il veut mettre tout le monde en prison au lieu de diffuser la liste des concernés pour que ces derniers ne prennent pas de risques inutiles. Cela serait un moyen de les ménager. Mais le pouvoir connaît-il le mot ménagement ? Rien n’est moins sûr.
Sommes-nous donc tous condamnés à vivre avec cette boule au ventre qui vous déconseille de vous rendre au pays ? Et c’est là qu’on s’aperçoit que se cacher derrière des pseudos est bien plus sage que de foncer comme un bélier sans en avoir au préalable mesuré les conséquences.
Mais bon, il faut bien un peu de courage ou d’inconscience pour dénoncer ces dérives insensées, avec le prix à payer, celui de dire adieu au pays. Adieu à cette terre qui nous a vu naître. Adieu à ces cerisiers en fleurs au printemps. Adieu à ces figuiers majestueux qui annoncent la fin de l’été.
Kacem Madani