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Affaire Khalifa Bank : 86% des fonds déposés à Khalifa Bank n’ont pas été restitués

CORRUPTION

Affaire Khalifa Bank : 86% des fonds déposés à Khalifa Bank n’ont pas été restitués

Le liquidateur de Khalifa Bank, Moncef Badsi, a déclaré, mardi, lors de son audition au procès des accusés dans l’affaire Khalifa Bank au tribunal criminel près la Cour de Blida, que « près de 86% des fonds déposés à Khalifa Bank n’ont pas été restitués ».

Dans son témoignage au procès qui a débuté avant hier dimanche, suite à la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015, Moncef Badsi a déclaré que « 86% des fonds déposés à Khalifa Bank n’ont pas été restitués à ce jour, bien que plus de 10 ans se soient écoulés après le début de l’opération de liquidation », a-t-il dit.

Il a fait cas de 11.000 personnes inscrites sur la liste des indemnisations, dont 4.000 ont vu leurs demandes rejetées, suite à la « confirmation d’une tentative d’arnaque de leurs parts pour obtenir des indemnités auxquelles elles n’ouvraient pas droit ».

Le témoin a également relevé que les clients de la banque ont bénéficié d’un taux de 14% de la valeur globale des sommes déposées par eux, un fait à l’origine du « refus » de ces derniers de recevoir ces indemnités, notamment concernant ceux qui ont procédé à des dépôts importants.

Le liquidateur de Khalifa Bank a affirmé l’existence de 2.000 clients de Khalifa Bank, parmi les membres de la communauté algérienne à l’étranger, « qui n’ont pas réceptionné des indemnités estimées à 28 milliards dinars », lançant un appel aux autorités supérieures du pays, pour « trancher sur le sort de ces fonds ».

M. Moncef Badsi s’est, également, plaint de « différentes entraves et problèmes, retardant la liquidation de Khalifa Bank », soulignant avoir poursuivi sa mission « en dépit de non renouvellement de celle-ci(mission) par la commission centrale de la Banque d’Algérie », même après l’envoi d’une demande de renouvellement datée du 31 décembre 2019, pour laquelle il n’a reçu aucune réponse, à ce jour, a-t-il déploré.

Mahrez Aït Belkacem, ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance chômage (Cnac), s’est lâché devant le juge sur Tayeb Louh. 

«C’était mon ennemi n°1. Il a juré de me traîner devant les tribunaux et a malheureusement réussi à le faire. Mon implication dans l’affaire Khalifa n’a rien à voir avec ma gestion, mais c’est parce que Louh l’a voulu, tout simplement», témoigne-t-il selon El Watan.

A noter que la totalité des témoins, au nombre d’une vingtaine ont été auditionnés durant l’audience de l’après midi.

Hier lundi, le tribunal a fini d’auditionner la totalité des accusés, au nombre de 12, dans cette affaire, dont le principal accusé Abdelmoumène Khalifa, ex-PDG du Groupe Khalifa.Le procès se poursuivra, demain mercredi, avec l’audition des parties civiles, et le réquisitoire du représentant du parquet général et de la défense des accusés.

Le principal accusé Abdelmoumène Khalifa (actuellement en détention), de même que d’autres accusés non arrêtés, sont poursuivis pour les chefs d’inculpation de « constitution d’association de malfaiteurs », « falsification de documents officiels et usage de faux », « vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption », « falsification de documents bancaires », et « banqueroute frauduleuse ».

Créée en 1998, la banque Khalifa avait été dirigée par Ali Kaci. Le conseil d’administration avait confié, par la suite, la présidence du Groupe à Abdelmoumène Khalifa qui l’a géré en qualité de Président-directeur général de 1999 à 2003.

En 2015, Abdelmoumène Khalifa a été condamné par le tribunal criminel près la Cour de Blida à 18 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de DA avec confiscation de l’ensemble de ses biens.

Auteur
LM./APS

 




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