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African Lion 2025 : l’Algérie décline l’invitation des États-Unis

Armée algérienne

L’Algérie a choisi de ne pas participer, même en tant qu’observateur, à l’exercice militaire multinational African Lion 2025, organisé par le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM). L’information a été confirmée par des responsables américains lors d’une conférence de presse virtuelle animée par l’ambassade des États-Unis à Alger.

Bien que les autorités américaines aient souligné que l’invitation reste ouverte et qu’elles respectent la décision souveraine de l’Algérie, certains responsables ont indiqué que la présence algérienne aurait renforcé la portée de l’exercice. Ils ont notamment évoqué le rôle clé de l’Algérie dans la sécurité dans la région d’Afrique du Nord et plus profondément au Sahel, selon des propos rapportés par le quotidien Al-Khabar.

Le refus d’Alger intervient dans un contexte délicat : la participation de l’armée israélienne à cette édition d’African Lion est vue comme un point de friction majeur. Conformément à sa position historique de soutien à la cause palestinienne et de rejet de toute forme de normalisation avec Israël, l’Algérie marque une nouvelle fois sa distance vis-à-vis de toute initiative militaire où l’État hébreu est impliqué.

Un exercice à grande échelle sur quatre pays africains

Démarré officiellement le 14 avril en Tunisie, African Lion 25 se poursuivra en mai au Maroc, au Ghana et au Sénégal. Il réunit plus de 10 000 soldats issus de plus de 40 pays, dont sept alliés de l’OTAN. Il s’agit de l’édition la plus importante depuis la création de cet exercice en 2004.

Les manœuvres incluent des exercices terrestres, aériens, navals, spatiaux et cybernétiques. Parmi les temps forts : opérations spéciales, insertion rapide de systèmes HIMARS, assistance médicale, et entraînement à la cyberdéfense. De nouveaux équipements, comme le système d’arme d’escouade de nouvelle génération, seront testés.

Parmi les pays participants figurent :

Au Maroc : France, Royaume-Uni, Israël, Cameroun, Pays-Bas, etc.

En Tunisie : Égypte, Espagne, Libye, Nigeria…

Au Ghana et au Sénégal : Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Mauritanie, entre autres.

Des pays observateurs tels que la Belgique, l’Inde, le Qatar ou la RDC suivent également les opérations.

L’enjeu stratégique d’African Lion

Dirigé par la Force opérationnelle sud-européenne de l’armée américaine en Afrique (SETAF-AF), African Lion vise à renforcer la coopération militaire entre les États-Unis et leurs partenaires africains, tout en envoyant un message clair en matière de dissuasion et de sécurité régionale.

Un dialogue « militaire » qui se poursuit malgré tout

Alger et Washington entretiennent des relations militaires.  En témoigne la visite du général Michael Langley, commandant d’AFRICOM, en Algérie le 22 janvier 2025, marquant sa troisième visite officielle dans le pays. À cette occasion, un protocole d’accord de coopération militaire a été signé entre les deux parties, illustrant la volonté commune de maintenir un dialogue stratégique sur les questions de sécurité régionales et internationales.

Samia Naït Iqbal

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