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Ahmed Awabdiya : le maître du malouf algérien hospitalisé pour une opération urgente

Ahmed Awabdiya

Ahmed Awabdiya

À Constantine, ville où le malouf résonne comme l’âme même de la culture locale, le célèbre Ahmed Awabdiya traverse aujourd’hui une épreuve qui secoue le monde artistique algérien.

Le maître du Malouf a été transféré au Centre hospitalier militaire de la Nouvelle Ville, sur ordre de M. Abdelkhalek Sayouda, Wali de Constantine, après que son état de santé se soit aggravé. Ses médecins ont souligné la nécessité d’une intervention chirurgicale urgente à l’étranger, et le ministère de la Culture et des Arts ainsi que le ministère de la Solidarité ont été mobilisés pour faciliter toutes les démarches.

Ahmed Awabdiya n’est pas seulement un artiste ; il est le gardien vivant de la mémoire musicale du Malouf. Depuis son enfance à Constantine, il a plongé dans l’étude des modes traditionnels de ce patrimoine immatériel, façonnant sa voix et son art pour devenir un symbole de résistance culturelle. Chaque note qu’il chante, chaque mélodie qu’il interprète, est un rappel que le patrimoine ne meurt pas tant qu’il reste ceux qui se battent pour lui.

Sa carrière, étalée sur plusieurs décennies, l’a vu enflammer les scènes locales et internationales, transportant les auditeurs dans un monde où la musique devient rébellion, poésie et mémoire. Sa pédagogie et son engagement envers la nouvelle génération de musiciens lui ont valu le titre de “parrain du Malouf”, un hommage à sa capacité unique à transmettre l’essence du genre avec force et passion.

Aujourd’hui, l’Algérie est appelée à protéger l’un de ses trésors vivants. L’opération nécessaire à Ahmed Awabdiya dépasse le simple cadre médical : elle symbolise le devoir national de préserver un patrimoine vivant, celui d’une voix qui défie le temps et qui incarne l’âme d’une culture entière.

Les appels au rétablissement affluent de toutes parts. Public et amateurs de Malouf se joignent pour souhaiter au maître un prompt rétablissement, espérant le voir bientôt retrouver sa voix vibrante et ses interprétations puissantes. La prise en charge par l’État, à l’image de tout citoyen, est un acte de reconnaissance de la valeur culturelle et symbolique des artistes, véritables gardiens de la mémoire nationale.

Ahmed Awabdiya demeure un pont vivant entre passé et présent, entre tradition et jeunesse, un artiste dont chaque note résonne comme un défi lancé à l’oubli. Tant que sa voix portera, le Malouf continuera de vibrer dans les cœurs, et la culture algérienne de survivre et de s’élever.

Djamal Guettala

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