Le ministre de la Pêche et des productions halieutiques, Ahmed Badani, a affirmé, vendredi, à Oran que l’Algérie a acquis la maîtrise technique dans le domaine de la construction des navires de pêche et qu’elle est prête pour l’exportation.
Bien prometteur le ministre de la Pêche. Dans une déclaration à la presse en marge de sa visite de certains stands du Salon International de la Pêche et de l’aquaculture (SIPA), qui se poursuit pour le deuxième jour au Centre des congrès Mohamed Ben Ahmed d’Oran, le ministre a souligné qu’il « existe une concurrence et une maitrise au niveau local dans le domaine de la construction des navires de pêche, rendant l’Algérie prête pour leur exportation ».
Dans le même contexte, M. Badani a fait savoir que des contacts sont établis avec certains pays africains et arabes en vue d’exporter des navires de fabrication algérienne, indiquant qu’un grand intérêt est accordé à ce dossier avec un suivi de la part des missions diplomatiques algériennes pour accompagner les opérateurs économiques, activant dans ce domaine, dans leurs futures opérations d’exportation.
Concernant l’engraissement du thon rouge, il a indiqué que l’Algérie ambitionne à créer des fermes pour engraisser localement son quota de ce poisson au lieu de l’exporter tel quel, ce qui créerait de la valeur ajoutée et des revenus supplémentaires en devises.
A ce propos, il a mis en exergue les études techniques avancées liées à l’engraissement du thon, signalant que ce projet nécessite une grande maîtrise sur le plan technique, notamment en ce qui concerne la nutrition.
Ahmed Badani a aussi informé que le quota de l’Algérie du thon rouge est estimé cette année à 2.023 tonnes (contre 1.650 tonnes l’année dernière), alors que son exportation a permis de réaliser des revenus s’élevant à 35 millions de dollars.
S’agissant de la pêche en haute mer, le ministre a indiqué que des consultations sont en cours avec une importante délégation mauritanienne présente à ce salon qui concernent la pêche dans les eaux territoriales de ce pays.
Quant à l’octroi des licences aux navires de pêche, Ahmed Badani a annoncé que « tous les ports sont saturés », en raison du nombre important et croissant de bateaux qu’ils abritent (plus de 6.000 alors qu’ils ne dépassaient pas les 3.000 il y a dix ans). Le ministre n’explique pas pourquoi les autorités n’ont pas anticipé cette saturation. Les ports ne connaissent pas d’évolution nécessaire aux besoins par manque d’investissements publics.
Le ministre a relevé que l’aquaculture connaît un développement rapide, notamment en ce qui concerne certaines espèces comme la daurade, le loup de mer, et en particulier le tilapia rouge, dont les alevins et la nourriture sont produits localement. Pour autant, le prix de ces espèces sur le marché reste très élevé. C’est dire que la production est loin de répondre à la demande en dépit des déclarations rassurantes de M. Badani.
Cette manifestation économique, organisée jusqu’à dimanche prochain, par la Chambre algérienne de le Pêche et de l’aquaculture, enregistre la participation de 174 exposants nationaux et étrangers en provenance d’Europe, d’Amérique latine, d’Afrique et de pays arabes.
L. M./APS