Dimanche 19 novembre 2017
Aïn El-Djenane, la source de la discorde
Après une décennie de sa fermeture au grand dam des nostalgiques de cette légendaire fontaine, les pouvoirs publics ont envisagé, à l’occasion des festivités de la 63e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, un projet d’aménagement pour redonner vie à cette source, un projet qui a coûté la bagatelle plus de 46 millions de dinars, une somme qui fait jaser plus d’un en cette période de récession. Le projet a également été désigné pour la construction d’une place ainsi qu’une stèle qui portera les noms des martyrs de la région à proximité de la fontaine.
L’on se souvient aussi que la décision de fermeture de la source en 2009 n’a pas été prise seulement à cause du taux élevé en nitrate mais aussi en raison de la présence de germes d’origine inconnue dans l’eau de cette source.
De l’avis des experts sous couvert de l’anonymat, le problème réside ailleurs. L’eau de de Aïn El-Djenane provient d’une nappe phréatique située à la Glacière, sur les hauteurs de la ville, l’élevage du bétail en milieu urbain et précisément là où se situe la nappe et l’infiltration des excrétions et du fumier des animaux. Lesquels se transforment à leur tour en nitrates, les principales causes de sa contamination.
Quelques jours après sa réouverture, le débat sur cette légendaire source refait surface au milieu d’une polémique.
L’épidémie de 2001, qui avait coûté la vie de deux citoyens et généré plus de cinq cents cas de fièvre typhoïde, reste frais dans les mémoires des Tiaretis.
Pour certains, sa réouverture par l’APC sortante n’est qu’une démarche précipitée, qui s’inscrit dans le marketing politique à l’approche des élections locales au détriment de la santé publique, et pour d’autres amoureux du vieux Tiaret, elle constitue une sauvegarde du patrimoine historique et culturel de l’antique Tinguartia.
Pour l’heure, l’on s’interroge sur ce que réservera le destin à cette légendaire source dans les prochains jours.