Comme tous les despotes de la barbarie, le président syrien se serait comporté en lâche et aurait fui le pays. Laissant derrière lui tous ses soutiens qui se dépêtreront pour dire qu’ils avaient toujours été des opposants et échapper ainsi aux représailles, voire aux condamnations à mort.
Fils de son père, en caution à la génétique, il a voulu dépasser le père en adolescent gâté qu’il était. Il faut dire que le père avait placé très haut le niveau de la barbarie humaine.
Il en a pris leçon et a étranglé son peuple par la terreur et la propagande. Il est inutile de citer l’intégralité des faits d’armes d’une star des publications des plus importantes organisations pour la défense des droits de l’homme.
Il faut rappeler que tous les tyrans de l’histoire, comme Poutine, nourrissent leurs pouvoirs de conflits avec des menaces dont ils ont été la cause de leur naissance. Parmi elles, le mouvement islamiste.
Ils ont besoin de « l’ennemi du peuple », celui que craignent les populations crédules qui s’en remettent à eux, corps et âmes.
La Syrie est entre les mains des islamistes, c’est la fatalité qui guette toujours les peuples lorsqu’une grande partie s’est vautrée dans la corruption et le culte de la personnalité des tyrans.
D’autres factions existent aussi. Les Kurdes contrôlent un tiers du pays. Des groupes affiliés à des tribus ne comptent pas désarmer. L’ordre miliciens menace terriblement ce pays laminé par les Assad.
Je suis triste pour eux mais ce matin, je pleure avant tout les centaines de milliers de morts dont cette majorité du peuple est co-responsable.
Qu’ils combattent le monstre qu’ils ont créé, ce sera la moindre des responsabilités qu’ils devront assumer. Nous les soutiendront de nouveau s’ils ne trahissent pas encore une fois notre attente de leur réaction. Tous les soulèvements dans les pays arabo-musulmans nous ont fait tellement le coup, depuis la révolution macérienne jusqu’au Printemps arabe.
Ce matin, à la confirmation de sa chute, par une lecture rapide j’ai lu cette déclaration d’un représentant de la France à la tribune de l’ONU. Quelles que soient les réticences de beaucoup à donner crédit aux accusations de la diplomatie française, cet extrait est conforme à tous les rapports des organisations internationales comme celles que je viens de citer plus haut.
« La population syrienne continue à payer le prix fort de ce conflit. Depuis 2001, plus de 350 000 civils ont perdu la vie.
Près de 14 millions de personnes ont été contraintes de fuir. Elles ne peuvent toujours pas rentrer chez elles, sans craindre les violences, les arrestations arbitraires et la torture.
La situation humanitaire continue de se détériorer. 14,6 millions de personnes ont désormais besoin d’aide. Les Européens ont toujours répondu présents, en étant, de loin, les premiers pourvoyeurs d’aide en Syrie depuis 2011. L’insécurité alimentaire s’accroît et la perte des approvisionnements en provenance de l’Ukraine contribuera à aggraver cette situation ».
Et ce n’est qu’une petite partie, celle de la période récente, dans un océan de terreur et de sang causés par la famille Assad depuis de nombreuses décennies.
Ce matin, le lion de Damas a fini de rugir. Et lorsqu’un lion n’est plus capable de rugir, c’est l’annonce de sa fin, y compris souvent, de sa vie.
Nos généraux algériens qui croient que leur pouvoir est une protection pour l’éternité ne se rendent même pas compte que dans l’histoire des lions voraces, ils sont aussi petits que les chats qui sortent leurs griffes. Ils tomberont, eux aussi.
Et eux-aussi, fuiront comme les grands courageux.
Boumediene Sid Lakhdar