Alaa Abdel Fattah, le plus célèbre détenu d’Égypte et une des figures de proue du soulèvement qui en 2011 a entraîné le départ de l’ex-président Moubarak, a durci sa grève de la faim à l’occasion de la tenue en Égypte de la COP27.
Alaa Abdel Fattah, 40 ans, a cessé toute nutrition liquide après avoirarrêté de mangeril y a plus de 200 jours. Le 2 avril, pour protester contre ses conditions de détention, il n’ingérait plus qu’un verre de thé et une cuillère de miel par jour. Il continuait à boire de l’eau mais s’est engagé à cesser de le faire à partir de l’ouverture de la COP27 ce dimanche, indique sa famille qui craint pour sa vie, rapporte le correspondant de RFI au Caire.
Quinze prix Nobel cette semaine, de nombreux appels de défenseurs des droits de l’homme mais aussi de l’environnement ont appelé à la libération de Alaa Abdel Fattah avant la tenue de la COP27.
Alaa Abdel Fattah avait été arrêté en 2019 pour « manifestation illégale » et condamné à 5 ans de prison pour « diffusion de fausses informations ». Abdel Fattah a obtenu en décembre la nationalité britannique à travers sa mère née en Angleterre.
La famille, qui regrettait le peu d’empressement des autorités britanniques à mettre la pression sur le pouvoir égyptien, a reçu hier samedi une lettre de soutien du nouveau Premier ministre britannique. « La participation du Royaume-Uni à la COP27 est une nouvelle opportunité pour soulever le cas de votre frère auprès des autorités égyptiennes », écrit Rishi Sunak dans ce courrier.
« Nous sommes totalement engagés pour résoudre » cette affaire, ajoute M. Sunak. Alaa Abdel Fattah « reste une priorité pour le gouvernement britannique, à la fois comme militant des droits de l’Homme et comme citoyen britannique », insiste-t-il.
Et ce dimanche, l’Allemagne, à travers un communiqué, a jugé « inacceptable que des personnes qui veulent exprimer librement leur opinion et qui défendent ce droit soient punies par de longues peines de prison, parfois dans des conditions inhumaines ». Le communiqué cite le cas d’Alaa Abdel Fattah. « La libération de M. Fattah, qui court un grave danger en raison de sa grève de la faim, ainsi que celle d’autres prisonniers politiques, serait un signe important que l’Égypte prend cette responsabilité au sérieux », souligne Berlin.
Avec AFP