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Alger dénonce une « manœuvre » malienne devant la Cour internationale de Justice

Le ministère algérien des Affaires étrangères a publié, jeudi 19 septembre, un communiqué cinglant en réponse à la nouvelle offensive judiciaire engagée par Bamako. Selon ce texte officiel, les autorités maliennes ont déposé le 16 septembre 2025 une requête auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), après avoir déjà annoncé, le 4 septembre, une première saisine que l’Algérie avait qualifiée de pure invention.

Contrairement à ce qu’annonçait Ahmed Attaf il y a quelques jours, le Mali a donc bel et bien déposé une plainte à la CIJ. Au cœur du différend : l’abattage, dans la nuit du 31 mars au 1er avril, d’un drone malien qui aurait violé l’espace aérien algérien. Alger nie catégoriquement tout grief et rappelle qu’Ahmed Attaf, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, avait formellement démenti la première annonce malienne dès le 13 septembre.

Dans son communiqué, le ministère algérien fustige « une tentative d’instrumentalisation » de la CIJ et parle d’un « paradoxe saisissant ». Il accuse la junte au pouvoir à Bamako d’ignorer l’ordre constitutionnel dans son propre pays tout en « feignant de se soucier du droit international ». Alger estime que cette démarche cherche avant tout un « bouc émissaire » pour détourner l’attention de la grave crise politique, économique et sécuritaire qui frappe le Mali.

La diplomatie algérienne affirme respecter la justice internationale mais refuse, dit-elle, d’« être l’objet d’une diversion aussi avérée que dérisoire ». Elle prévient qu’elle notifiera en temps voulu à la CIJ son opposition à ce qu’elle considère comme une « procédure manœuvrière ».

Cette passe d’armes illustre la dégradation continue des relations entre Alger et Bamako, sur fond de tensions régionales au Sahel. Reste à voir si la CIJ jugera recevable la plainte malienne, dont l’examen pourrait ouvrir un nouvel épisode de contentieux diplomatique entre les deux voisins.

La rédaction

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