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Alger – Paris : la guerre des mots s’intensifie 

Macron Tebboune

Entre Tebboune et Macron, on est loin de ces accolades.

Le ton n’en finit plus de monter entre Paris et Alger. La déclaration faite lundi dernier par le président français Emmanuel Macron sur l’Algérie, lors dune réunion annuelle des ambassadeurs français, a provoqué un torrent de réactions de condamnations en Algérie. 

Après les réactions indignés de l’APN, et entre autres, du FLN, du FFS, et de plusieurs citoyens sur les réseaux sociaux, c’est autour du gouvernement algerien de sortir de son mutisme pour s’attaquer violemment à la France et à son président, Emmanuel Macron.

Le torchon brûle des deux côtés. La guerre des mots est bel et bien déclarée entre les deux capitales et l’échange est loin d’être empreint de la retenue diplomatique de circonstance qui laisserait de la place à une possible conciliation. 

Dans une déclaration rendue publique, l’Algérie, par la voix du ministère des Affaires étrangères condamne les déclarations d’Emmanuel Macron et les qualifie d' »ingérence flagrante et inacceptable » dans les affaires intérieures de l’Algérie.

Ce que le président français présente de manière fausse et calomnieuse comme une question liée à la liberté d’expression ne l’est pas dans le droit d’un État souverain et indépendant, estime le communiqué du MAE algérien.

« Le gouvernement algérien a accueilli avec un grand étonnement les déclarations faites par le président français Emmanuel Macron à propos de l’Algérie », martèle le communiqué 

‘ »Elles (les déclarations d’Emmanuel Macron) offensent avant tout ceux (allusion faite à,E. Macron, ndlr) qui pensaient qu’il était approprié de les faire de manière aussi désinvolte et dédaigneuse », commente le MAE.

Ce dernier considère que les déclarations du président français « ne peuvent être que dénoncées, rejetées et condamnées car ils représentent une ingérence flagrante et inacceptable dans une affaire interne algérienne ».

L’enlèvement de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal (75 ans) puis son placement en détention provisoire relève d’une question de souveraineté, estime la même source. Et de  souligner : « Ce que le président français présente faussement et calomnieusement comme une question liée à la liberté d’expression (l’incarceration de Boualem Sansal, ndlr) n’est pas le cas sous le droit d’un État souverain et indépendant. Il s’agit plutôt, en substance, d’une mise en cause de l’intégrité territoriale du pays, ce qui constitue un crime punissable par la loi algérienne. »

Les réactions rejetant les déclarations du président français concernant le cas de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal sont venues de partis politiques et de personnalités nationales. Ils ont convenu à l’unanimité qu’il s’agissait d’une « ingérence dans une affaire interne et d’une tentative d’exercer une tutelle ».

Hier lundi, le président Emmanuel Macron a déclaré  lors d’un discours qu’il a prononcé à l’occasion de la réunion annuelle des ambassadeurs de France à Paris : « L’Algérie, que nous aimons beaucoup et avec laquelle nous partageons beaucoup d’enfants et beaucoup d’histoires, est engagée dans une histoire. qui insulte (Sansal) et empêche un homme gravement malade de se faire soigner.

Il a poursuivi : « Nous, qui aimons le peuple algérien et son histoire, exhortons leur gouvernement à libérer Boualem Sansal ».

Il faut ici rappeler que dans son discours de fin devant les deux chambres, Abdelmadjid Tebboune a apporté de graves accusations contre le détenu Boualem Sansal. « Vous envoyez un imposteur, une personne sans identité qui ne connait pas son père et qui ose prétendre que la moitié de l’Algérie appartenait à un autre pays ! », avait déclaré le chef de l’Etat algérien. Il est pour le moins manifeste qu’il y a ici de la part de Tebboune une grave atteinte à la dignité de Boualem Sansal.

Samia Naït Iqbal

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