Le tribunal criminel de Tizi-Ouzou a condamné, dimanche 29 juin, le journaliste français Christophe Gleizes à 7 années de prison ferme, assorties d’un mandat de dépôt immédiat. Il est accusé pour des échanges avec un membre du MAK.
La condamnation de ce journaliste français ne manquera pas d’aggraver les relations avec la France. Elle s’ajoute à l’affaire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal (80 ans) dont le procès en appel n’a pas livré le verdict final puisque le parquet a requis contre lui la lourde peine de 10 ans de prison ferme. Ahurissant !
L’histoire de Christophe Gleizes est celle d’une journaliste au long cours qui apprécie sortir des sentiers battus. Il a toujours une idée, un reportage génial à faire. Il aime l’Afrique et le sport. Rien d’autre.
Spécialiste reconnu du football africain, collaborateur des magazines So Foot et Society, il était placé sous contrôle judiciaire depuis plus d’un an en Algérie. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) dénonce une décision « incompréhensible » et réclame sa libération immédiate.
Arrêté le 28 mai 2024 à Tizi Ouzou, alors qu’il enquêtait sur l’histoire du club Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), Christophe Gleizes était retenu sur le territoire algérien sous contrôle judiciaire depuis treize mois. Il a finalement été condamné pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national », des accusations que l’intéressé et ses soutiens réfutent catégoriquement. Un appel a été annoncé pour ce lundi 30 juin.
Un journaliste venu couvrir l’histoire du football algérien
Christophe Gleizes, 36 ans, s’était rendu en Algérie avec l’intention de réaliser plusieurs reportages, notamment autour des commémorations liées à la mort du footballeur camerounais Albert Ebossé, décédé dix ans plus tôt à Tizi Ouzou. Il devait également rencontrer l’entraîneur du Mouloudia Club d’Alger, Patrice Beaumelle, et consacrer un portrait à l’ancien international Salah Djebaïli.
Ses proches soulignent que son activité journalistique est connue, documentée, et qu’elle ne revêt aucun caractère politique. En 2018, il avait coécrit Magique système, un ouvrage dénonçant les dérives dans le recrutement des footballeurs africains. « Christophe est un journaliste rigoureux, passionné par son sujet. Il ne mérite en aucun cas d’être traité comme un criminel », affirme sa famille dans un communiqué.
Des accusations controversées
Les chefs d’inculpation retenus contre Christophe Gleizes s’appuient principalement sur des échanges, remontant à 2015, 2017 et 2024, avec un responsable du club JSK par ailleurs engagé dans le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par les autorités algériennes en 2021. Décidément la paranoïa ne connaît aucune limite au sein des décideurs. Or, RSF rappelle que les deux premiers contacts ont eu lieu bien avant cette classification, tandis que celui de 2024 s’inscrivait dans le cadre de son travail de terrain sur l’histoire du football local.
Pour Thibaut Bruttin, directeur général de RSF, la justice algérienne « a manqué une occasion de montrer qu’elle pouvait se placer au-dessus des considérations politiques ». L’ONG appelle les autorités algériennes à annuler la condamnation et les autorités françaises à intervenir diplomatiquement pour obtenir sa libération.
Une décision aux implications diplomatiques
Cette affaire soulève des interrogations sur les relations bilatérales entre la France et l’Algérie, ainsi que sur la liberté de la presse dans un contexte national de plus en plus restrictif. Franck Annese, fondateur du groupe So Press, s’est déclaré « abasourdi » par la sévérité du jugement : « Le travail de Christophe ne peut être remis en cause. Il est urgent d’agir au plus haut niveau pour qu’il retrouve sa liberté. »
En attendant, Christophe Gleizes reste incarcéré, dans l’attente de la procédure d’appel. Son cas vient s’ajouter à une série de tensions persistantes autour de la liberté d’informer en Algérie. D’autant plus que l’affaire de l’incarcération du journaliste et de sa condamnation, ce dimanche 29 juin, est restée inconnue de l’opinion publique jusqu’à ce que RSF en fasse écho particulièrement lorsque les sujets abordés touchent des questions sensibles liées à la mémoire, au territoire ou à la contestation politique.
Samia Naït Iqbal
Les Francais commencent de plus en plus à être fatigués de l’Algérie ,la politique de notre gouvernement ne peut qu’entrainer des répercutions dramatiques sur notre communauté qui vit de l’autre coté de la mer ,entre les refus de reprendre les délinquants expulsés ,l’emprisonnement arbitraire de bi nationaux et de journalistes l’éternelle rente mémorielle ,la délinquance de notre communauté , la volonté d’imposer un mode de vie à une population qui ne la partage pas ,je crains qu’après la présidentielle française la vie des Algériens en France ne devienne un enfer et notre gouvernement aura tout fait pour qu’elle le devienne
Encore un otage d’état
Même Israël ne s’est pas permis d’emprisonner Rima Hassen , une soutien assumée du Hamas considéré par Israël comme mouvement terroriste.
Franchement le régime algérien se rapproche de plus en plus des mollah d’Iran avec mes craintes sur les conséquences à l’avenir.
Ce pouvoir fait dans la vengeance et la surenchère et utilise la justice comme un moyen de sa politique de la répression.
Ce régime ne fait que renvoyer une mauvaise image de notre pays et de son peuple à l’intérieur et à l’extérieur du territoire.
Jamais l’Algérie n’a été gouverné par de tels fascistes ! Jamais l’Algérie n’a condamné des journalistes étrangers. Jamais l’image de l’Algérie n’aura été à ce point sali. Le fascisme est tel aujourd’hui que le régime ne tolére pas la moindre présence de la presse étrangére en Algérie. Jamais l’Algérie n’a été à ce point interdite aux journalistes étrangers. L’Algérie est et doit resté un trou noir. Comme l’Iran, comme la Corée du Nord. Une politique réellement suicidaire. Quand même cette condamnation (qui ne peut avir été que téléphoné par le Ministre de la Justice) à quelques jours des mesures d’amnistie du 5 Juillet dont pourraient bénéficier entre autre Boualem Sensal. C’est étrange. Alors que discretement, on allait vers une normalisation et un apaisement des relations franco algériennes… Est ce que Teboune n’a plus de controle sur son Ministre de la Justice ? Est ce que le Ministre de la Justice obeit à d’autres centres de pouvoir ? Ce qui tend à confirmer que le régime est complêtement à la dérive. Entre le Président qui ne tient pas son gouvernement ou son cabinet, le Chef d’Etat major qui se livre à des purges inouies au sommet de l’armée, des ministres qui saccagent l’économie nationale, des responsables qui font fuir les investisseurs vers le Maroc, des juges qui sabotent nos relations avec nos plus importants partenaires et clients, des procureurs qui envoient en prison les meilleurs enfants d’Algérie. Un jour on découvrira que bon nombre de décideurs en Algérie sont en réalité au service du Maroc et que leur objectif est de présenter le pays comme un Etat voyou. Teboune est soit complice de la monarchie marocaine soit son idiot utile. Un jour les algériens se reveilleront mais il sera trop tard.
Les algériens ne veulent pas de ce Président qui depuis son arrivée au pouvoir n’a fait que salir l’image du peuple et du pays. Les algériens ne veulent pas de ce chef d’Etat major qui fracture l’armée. Les algériens ne veulent pas de ce régime qui attire sur nous les pires menaces. Les algériens ne veulent pas de ce Président qui se prend pour Saddam Hussein. Les aspirations du régime sont à des millions de kilometres des aspirations du peuple algérien, c’est pour cela que Teboune a une trouille bleue des journalistes étrangers. Comme tous les algériens, j’ai honte de ce Président, j’ai honte de ce chef d’Etat major, j’ai honte d’être algérien
Il fait du journalisme sportif et pas de politique. Discuter avec un membre de la JSKabylie qui fait partie du MAK ne signifie pas parler de l’autodétermination. Ce qui g^ne le régime algérien c’est qu’il voulait en savoir plus sur l’assassinat de Albert Ebossé, joueur camerounais de la JSK, assassiné par les services du régime pour imputer le crime aux supporters kabyles. Comme ce fut le cas aussi de l’assassinat de Hervé Gourdel. Tout cela pour ternir l’image de la Kabylie à l’étranger et justifier la militarisation de la région.