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Algérie – France : entre chamailleries et embrassades

Drapeaux

Pour de nombreux observateurs étrangers, l’Algérie est pour la France ce que le cheval est pour le cavalier, il se cabre mais ne désarçonne pas son cavalier. Un cavalier sans cheval n’est qu’un homme ; un cheval sans cavalier reste un fier destrier.

L’Algérie a connu plusieurs envahisseurs, le dernier en date la France. Tantôt soumise, tantôt rebelle, l’Algérie déroute. L’Algérie française, une illusion ; l’Algérie algérienne, une utopie ; l’Algérie indépendante, une imposture ; l’Algérie de demain, une inconnue. L’Algérie était conquise par les armes, libérée par les armes, gouvernée par les armes. C’est la « sacralisation des armes ».

La colonisation n’a pas été un acte de civilisation, elle a été un acte de force, un viol collectif au regard des droits de l’homme et du citoyen français reconnaissent certains penseurs européens. En effet, Bugeaud après avoir conquis l’Algérie avec « l’épée », il devait la gouverner par la « charrue » ; ils incitaient les agriculteurs français indépendants à traverser la Méditerranée et à s’installer sur le sol algérien pour en faire une colonie de peuplement. Pour ce faire, il devait s’assurer de la possession du pays.

Cependant un obstacle se dressait sur son chemin la présence des autochtones qui échappaient à son contrôle parce qu’ils dissimilaient leurs femmes au regard des troupes françaises. Leur religion leur interdisait de se dévoiler en public. De plus, le projet impérialiste n’incluait pas les femmes. L’arrivée des familles françaises allait changer la donne. Les premières femmes à s’habiller à la française furent les « courtisanes » transformées en prostituées devant travailler à la chaîne comme en métropole pour satisfaire les soldats français.

La colonisation française fût une prise de pouvoir sur le corps de l’autre. A commencer sur la femme (le viol) pour s’étendre à l’homme (la torture). Au fil des années, il s’est infiltré dans l’esprit en formatant son authenticité, en anéantissant sa puissance pour le soumettre, l’humilier, l’indigner, le souiller. Le viol des corps et des consciences furent utilisés comme armes de guerre.

Une stratégie de la terreur. L’objectif étant de le déposséder de sa terre et de son bien le plus précieux sa terre et son honneur. L’Algérie française a échoué par « l’épée », elle a admirablement réussi par « l’esprit ». La France a su imposer à l’Algérie indépendante un ordre politique et juridique qui garantisse la prééminence de ses intérêts stratégiques. Elle s’opposera par tous les moyens à l’instauration de la démocratie en Algérie et entravera le développement car contraire à ses intérêts. Tout le reste n’est que duperie et supercherie.

Il ne s’agit pas non plus de se complaire dans un autoritarisme stérile du pouvoir, et de voir dériver sans réagir la société vers un fatalisme religieux mais de se frayer un chemin vers plus de liberté, de justice et de dignité dans un monde sans état d’âme en perpétuelle évolution où le fort du moment impose sa solution au plus faible.

C’est donc une réponse à une crise d’identité des valeurs modernes mal assimilées et des valeurs traditionnelles perdues que l’islamisme prend son essor. Facilité en cela par un vide idéologique crée par une équipe de dirigeants sans moralité, ni profession.

La France n’est pas venue en Algérie pour la civiliser mais bien pour la militariser et en faire une armée de supplétifs prête à combattre à ses côtés le nazisme, le communisme, le terrorisme. Pour y parvenir, la France a pénétré l’intimité de la société algérienne afin d’en faire un levier puissant de domination et de dépendance.

La France a perdu la guerre par l’épée, elle l’a gagné par l’esprit. C’est dire que la situation est complexe et les causes multiples. La plume est pour la démocratie ce que le fusil est pour la dictature. « L’homme véritable veut deux choses : le danger et le jeu. C’est pourquoi, il veut la femme le jouet le plus dangereux » Frédéric Nietzsche.

A ce propos, une anecdote croustillante à lire sans fou rire. Une belle mère et une belle fille se disputent sur l’amour qu’il porte, l’une à son fils et l’autre à son mari. La maman dit « je l’aime c’est mon fils, il est sorti de mon ventre », la belle fille lui réplique, « je l’aime, c’est mon mari, il est entré dans mon ventre ».

Dr A. Boumezrag

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