Le regain de tension entre Alger et Paris s’étend aux relations économiques, qui avaient été relativement épargnées jusqu’à présent, avec l’annulation de plusieurs visites importantes de chefs d’entreprises de part et d’autre de la Méditerranée.
Le PDG du groupe français CMA-CGM devait se rendre à Alger ce mardi 16 avril pour annoncer des investissements dans les infrastructures portuaires algériennes, en particulier à Oran.
Rodolphe Saadé, un proche du président de la République, Emmanuel Macron, a dû renoncer à cette visite après la décision d’Alger annoncée dimanche d’expulser douze agents consulaires français, suite à l’arrestation de l’un des siens sur le sol français.
C’est désormais le patronat algérien qui annule une visite qui était programmée le 7 mai à Paris pour rencontrer les entreprises françaises. Cette rencontre du Conseil du Renouveau Économique Algérien avec le Medef était en préparation depuis le début de l’année, avec les dirigeants des deux organisations patronales à la manœuvre, avant même la brève amélioration des relations diplomatiques le mois dernier. Elle devait être suivie par une visite du Medef à Alger.
Le pari était, selon le responsable de la Chambre de commerce algéro-française, de « laisser les relations économiques poursuivre leur chemin malgré les tensions diplomatiques ». Des tensions qui n’ont pas, selon lui, occasionné de diminution notable des échanges bilatéraux, à part dans le domaine agricole. « Désormais, l’économique s’aligne sur le politique, déplore-t-il, et c’est embêtant ».
Rfi