Décidément, la crise entre l’Algérie et la France s’aggrave et s’éternise. La dernière en date est la décision d’Alger d’expulser douze agents de l’ambassade de France en réaction à l’arrestation de trois Algériens impliqués dans l’affaire du kidnapping d’Amir DZ.
Trois hommes ont été mis en examen dans ce dossier vendredi 11 avril, dont un agent d’un consulat algérien. Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères avait promis dès samedi soir de ne pas « laisser cette situation sans conséquences ». « Ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable causera un grand dommage aux relations algéro-françaises », était-il encore écrit.
Désormais, Jean-Noël Barrot « demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours » dans l’affaire Amir DZ. « Si la décision de renvoyer nos agents est maintenue, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement » prévient le ministre français des Affaires étrangères.
On le voit donc, c’est l’escalade qui prévaut après une période d’accalmie qui n’aura duré qu’une semaine après la visite de Premier ministre français à Alger.
Jusqu’où iront ces empoignades, ces invectives et ces réactions démesurées ? L’avenir nous le dira. C’est un combat qui met en jeu non seulement les relations entre nos deux pays mais il nous renseignera sur les limites de l’indépendance de la Justice en France et de celle du téléphone en Algérie.
En attendant, Boualem Sansal et les centaines de détenus d’opinion croupissent toujours dans les geôles d’Alger et de Koléa.
Kacem Madani