En Algérie, c’est vouloir défoncer des portes ouvertes que de rappeler que les résultats des élections et référendums de toutes sortes ont toujours été falsifiés. Ils sont organisés pour nous annoncer des chiffres totalement saugrenus, en faveur du candidat ou du programme choisi par le régime militaro-civil. Des 80% aux 98%, en veux-tu en voilà, de Ben Bella à Tebboune !
Mais, qu’en est-il du premier référendum populaire organisé pour l’indépendance de l’Algérie ?
Dans un récent article (*), nous avions rappelé que le « oui » pour l’autodétermination l’avait emporté par le taux record de 99,72% des suffrages exprimés, avec un taux de participation de 91,87%, sur une population « d’indigènes » qui s’élevait alors à environ 10 millions, et celle des pieds-noirs et des juifs à 1.3 million.
Examinons donc ces chiffres de plus près.
Le rapport « partisans de l’Algérie française » sur le nombre « d’autochtones » était d’environ 13% !
En toute logique, à supposer que la totalité du corps électoral algérien a voté « oui » – ce qui reste à démontrer – les chiffres se rapprochant le plus de la réalité sont donc : environ 87% de « oui » et 13% de « non » à minima extrême, en gardant les mêmes proportions pour les taux de participation, d’un côté comme de l’autre.
Sans comptabiliser toutes sortes « d’indigènes » acquis à la cause de leurs « ancêtres les Gaulois », familles de bachaghas, agents d’administration, etc. Les résultats annoncés sont de ce fait totalement irrationnels !
Il n’est pas difficile de supputer sur les raisons d’une telle manipulation des chiffres. Voulant se débarrasser de l’Algérie, et craignant que Colombey-les-deux églises ne se transforme un jour en « Colombey-les-deux mosquées » (c’est lui-même qui aurait fait une telle confidence à un proche), le grand Charles voulait tout simplement, par ce « oui » massif, convaincre les récalcitrants et autres «quarterons de généraux » que l’indépendance de l’Algérie était irréversible.
Imaginez un peu que l’on annonça des chiffres mitigés, du style 55% de « oui » et 45% de « non » ! C’eût été une fracture encore plus large qui se serait creusée entre les uns et les autres ! Une guerre civile encore plus sanglante que celle déclenchée par l’OAS aurait fatalement eu lieu !
Je m’arrête là pour les supputations. Toujours est-il que l’on ne nous fera pas croire que le taux de 99,72% est conforme à la réalité ! Car si tel était le cas, cela voudrait dire que seuls 20.000 partisans de « l’Algérie française » se seraient déplacés aux urnes sur les 600.000 que comptait le corps électoral de ceux qui se considéraient français !?
Sacrée couleuvre à avaler ! Bon appétit pour ceux qui ont faim ! Les 580.000 restants sont soit restés chez eux, soit ont voté « oui », comme tout le monde … !?
En conclusion, la fraude électorale a commencé sous De Gaulle, et cela s’est perpétué avec qui vous savez…
Moralité : De Gaulle le savait déjà, la démocratie n’était pas au programme pour l’Algérie ! Tous ses successeurs à la tête de l’État français ont suivi, « en toute alacrité », le chemin tracé par le grand Charles vis-à-vis de notre destinée. La preuve ? La première assemblée avec une liste unique pour des résultats presque connus d’avance, comme d’ailleurs la première présidentielle du 15 septembre 1963 avec pour seul candidat Ahmed Ben Bella et un score de 99,60 % des voix. Epatant !
Kacem Madani
(*) https://lematindalgerie.com/a-quand-un-deuxieme-referendum-pour-lindependance-de-lalgerie/
Selon le référendum sur la Constitution de septembre 1958 les pays d’Afrique sub-saharienne sont libres de prendre leur indépendance. On pourrait dire plutôt qu’ils sont obligés car en prenant en compte le cas du Gabon qui dans le cadre constitutionnel. voulait devenir un département français !
Cela a été refusé par De Gaulle et Peyrefitte évoque ses propos !
« Nous ne pouvons pas tenir à bout de bras cette population prolifique comme des lapins (…). C’est une bonne affaire de les émanciper. Nos comptoirs, nos escales, nos petits territoires d’outre-mer, ça va, ce sont des poussières. Le reste est trop lourd. […] Et puis, vous savez, c’était pour nous une chance à saisir : nous débarrasser de ce fardeau, beaucoup trop lourd maintenant pour nos épaules, à mesure que les peuples ont de plus en plus soif d’égalité. Nous avons échappé au pire ! (…) Au Gabon, Léon Mba voulait opter pour le statut de département français. En pleine Afrique équatoriale ! Ils nous seraient restés attachés comme des pierres au cou d’un nageur ! Nous avons eu toutes les peines du monde à les dissuader de choisir ce statut. »
Sachant qu’à l’époque, il y avait 450 000 habitants au Gabon !
Concernant l’Algérie, très tôt, De Gaulle voulait l’indépendance de l’Algérie !
En 1944, de Gaulle considère – et il le dit à plusieurs de ses interlocuteurs – que l’Algérie est un boulet qu’il faut détacher le plus vite possible de la métropole. Il est obsédé par le « coût » de la colonisation et, surtout, par la démographie galopante des musulmans. Si on laisse ces derniers s’installer sans limite en métropole, ce qui serait la conséquence logique de l’Algérie française, « mon village, dit-il, ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises mais Colombey-les-Deux-Mosquées ».
L’intégration est, dit de Gaulle, « une entourloupe pour permettre que les musulmans, qui sont majoritaires en Algérie à dix contre un, se retrouvent minoritaires dans la République française à un contre cinq […]. Avez-vous songé que les musulmans se multiplieront par deux, puis par cinq, pendant que la population française restera presque stationnaire ? C’est un tour de passe-passe puéril ! […] Vous voyez un président arabe à l’Élysée ? »
Source # Revue des 2 mondes #
Enfin, Malraux, le ministre de la culture si influent de De Gaulle, sa hantise c’est l’islam ! Et il avait en 1956, quelques propos visionnaires !
André Malraux, le 3 juin 1956 – Source : Institut Charles de Gaulle.
# C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique ! Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. A l’origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n’ont trouvé la réponse. De même aujourd’hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l’islam. En théorie, la solution paraît d’ailleurs extrêmement difficile. Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l’aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d’État. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s’établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis « musulmane », je pense moins aux structures religieuses qu’aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. Dès maintenant, le sultan du Maroc est dépassé et Bourguiba ne conservera le pouvoir qu’en devenant une sorte de dictateur. Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l’islam, si elles avaient été appliquées à temps. Actuellement, il est trop tard ! Les « misérables » ont d’ailleurs peu à perdre. Ils préféreront conserver leur misère à l’intérieur d’une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera inchangé. Nous avons d’eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l’avenir de leur race. L’Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. Tout ce que nous pouvons faire, c’est prendre conscience de la gravité du phénomène et tenter d’en retarder l’évolution.#
Concernant les votants, vous éviter de parler des # harkis # et leurs familles, (il y aurait eu au sens large 180 000 à 250 000 harkis !
En fin de compte, des la prise de pouvoir de De Gaulle, l’indépendance de l’Algérie était actée ! Le score soviétique du vote était nécessaire pour unifier le pays et lancée la mythologie de peuple uni contre la puissance coloniale ! La guerre d’Algérie était une guerre civile : FLN – MNA, Armee française+ harkis – ALN, OAS,…
Ce n’est pas étonnant DE Gaulle, c’est l’homme du 18 Juin qui prononce le discours fondateur du mythe de la France se libérant par elle-même grâce aux efforts conjoints de la France libre et de la Résistance intérieure ! Exit les Anglo-américains !
@ Lo Ji, Intéressant, le texte de Malraux! Encore plus prémonitoire que De Gaulle.
Photo des deux fossoyeurs de l’Algérie.
J’avoue que je ne saisis pas très bien que veut nous dire l’auteur de cet article que la fraude avait commencé sous De Gaule article illustré par une photo de ben bella boumedienne est ce pour autant que ce référendum n’a pas reçu l’accord majoritaire de la population je ne crois pas probablement il y a eu des tripatouillages mais dans l’ensemble le peuple algérien était prêt pour l’indépendance dans le prolongement des grandes manifestations de décembre 1960 et l’a manifesté dans des urnes. Autre point que je voudrai ajouter dans ce cas pourquoi se limiter à la fraude relative au référendum de 1962 toutes les élections dans l’Algérie sous la 4ème république étaient entachées de fraude. Mais la question que je voudrai poser à l’auteur en insistant sur le fait que la triche a commencé sous De Gaule cela voudrait il dire que cela légitime toutes les autres fraudes de l’Algérie indépendante je ne le crois pas parce qu’on rentre dans des explications liées à la nature du FLN et ça serait un autre sujet ??
Les élections truquées avaient commencé en 1948 pendant l’occupation française, c’étaient les élections « truquées Naegelen ».
Naegelent était le gouverneur d’Algérie. Depuis en France dans les années, quand il y a suspicion de trucage dans des élections, on disait que ce sont des « élections à l’algérienne »
Après 62, c’est devenue une règle en Algérie.
La dernière était la plus folklorique, à tel point que ce fut le pouvoir qui rectifia les résultats, car celles données par la commission qui « assurait la transparence des élections » frisaient le ridicule.