“Pour ce groupe (minoritaire), le Moyen-Orient illustre ce modèle qu’il associe à l’authenticité tout en reniant ses propres valeurs et son identité”. Benrabah Mohamed
Dans le CNTRL, l’étymologie du mot « medium » est « milieu, centre », substantif de l’adjectif medius,-a,-um » qui est au milieu, central ». comme terme de log, medium est attesté en latin médiéval. Afin de comprendre la langue pratiquée par l’ancien footballeur devenu chroniqueur sportif, il faut peut-être se ressaisir de la question sociolinguistique de l’algérois telle qu’elle a été étudiée par les linguistes algériens. De nombreuses études ont été élaborées pour comprendre le plurilinguisme en Algérie. Parmi toutes ses études nous nous limitons à la similarité des cas étudiés par Khaoula Taleb Ibrahimi (les Algériens et leur(s) langue(s), Éléments pour une approche sociolinguistique de la société algérienne, Alger, les Éditions Hikma, 1995) et au phrasé de l’ex-footballeur actuellement invité de la chaîne Kass du Qatar pour couvrir la Coupe arabe 2025. Notre intérêt pour les prestations du chroniqueur algérois est multiple. La première, c’est le caractère « cru de la langue », appelé « saraha », la deuxième, c’est les contours linguistiques du parler algérois et la troisième, c’est la performativité du parlant qui se met en scène non seulement dans l’interlocution mais aussi dans la transmission des images d’une Algérie plurielle. Et de ce fait, il devient un publicitaire lorsqu’il sublime les paysages algériens (pâtisserie, le sud algérien, etc.).
C’est par des faits anecdotiques que le spectateur se délecte des performances télévisuelles du chroniqueur algérien. Certes, la franchise illocutoire lui fait défaut lorsqu’il essaie d’analyser la performance des joueurs algériens. La prestance du meilleur buteur de la sélection algérienne a engendré des séries d’interprétations qui par ailleurs ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Le fait que le joueur soit comparé à une armoire (khzana) traduit, dans la langue populaire, une situation métonymique où l’acteur comparé à un objet rempli de lourds accessoires est en perdition sur le terrain. Il a perdu ses repères, donc il est en deçà de ses capacités athlétiques requises pour performer. Paradoxalement, ici intervient, le « jure » persuasif qui nécessairement accentue le croire des téléspectateurs.
L’invocation de Dieu par le « jure » accentue encore la représentation d’une action de jeu non performante en une performativité du langage. Et c’est peut-être là que réside le secret de la langue parlé par le chroniqueur qui au demeurant reste fidèle à lui-même lorsqu’il invective les journalistes algériens qui pérorent en « fassiha » (langue arabe pure?). D’après ses dires, c’est ce signalement langagier qui lui a donné l’opportunité de rejoindre la chaîne qatarie. A bien des égards, il ne semble pas qu’il soit ridicule.
En effet, c’est tout le contraire qui se produit dans l’audimat. Les gens pensent qu’il se défend bien et il fait rehausser « l’estime de soi » qui a tant manqué aux purs arabophones. En l’occurrence, sans approfondir les problèmes de la stylistique et de la performativité du langage, nous avons un footballeur qui va au-delà de tout espérance pour donner un peu de souffle aux victimaires de la « haine de soi ».
Et, au-delà de tout, il incarne par bien des aspects, le creuset de la culture populaire algérienne et ce malgré quelques erreurs d’appréciation qui tourmentent quelques malveillants esprits. Plus que tout, il est un excellent publicitaire pour faire connaître l’entière Algérie.Sauf qu’il court le risque de devenir comme les précédents visiteurs maghrébins, le nouveau converti Oriental
Fatah Hamitouche

