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Ali Ghediri : aggravation de sa condamnation !

Ali Ghediri

Ali Ghediri, ancien candidat à l’élection présidentielle, est condamné mardi 16 mai, après cassation à six ans de prison. En première instance et en appel, il avait été condamné à 4 ans de prison. Impitoyable justice.

L’ancien général-major et candidat à la présidentielle, Ali Ghediri n’est manifestement pas près de sortir de prison. Le système en place lui en veut et entend lui faire payer ses choix politiques.

Le tribunal criminel d’appel près la Cour d’Alger a condamné, mercredi, Ali Ghediri, à une peine de six ans de prison ferme pour «participation en temps de paix à une entreprise visant à saper le moral de l’Armée nationale populaire (ANP) en vue d’attenter à la Défense nationale». Rien que ça !

Le même tribunal a condamné Hocine Gasmi, poursuivi dans la même affaire, à une peine de 12 ans de prison ferme pour «livraison à des agents d’un Etat étranger, de renseignements et d’objets de nature à nuire à la Défense et à l’économie nationales» et «faux en écritures publiques».

Ali Ghediri a été placé en détention depuis le 13 juin 2019 pour «démoralisation de l’armée» et «réunion de documents et d’informations à la disposition d’agents étrangers». Il a été condamné le 21 janvier 2020 à 4 ans de prison ferme, il comparaissait avec Hocine Gasmi, condamné, lui, à 10 ans pour «faux et usage de faux», «usurpation d’identité» et «intelligence avec l’étranger». En sus, ce verdict le privait de ses droits politiques et civiques durant cinq ans.

Ces terribles verdicts seront confirmés par la chambre pénale près la cour d’Alger, en janvier 2022, au grand désespoir de l’ancien candidat à la présidentielle qui voulait changer le système politique algérien.

L’ancien militaire devenu retraité intervenait régulièrement dans la presse avec de brillantes analyses visant à renverser le fonctionnement autoritaire du système hybride algérien. Son intelligence et son engagement pour un pacte social inédit ne lui seront pas pardonnés.

L’aggravation de sa condamnation alors que tout le monde attendait sa libération est un très mauvais signal. Le pouvoir que représentent Tebboune et Chanegriha se raidit à mesure que passent les jours. Les prisons se remplissent encore de détenus d’opinion. De valeureux Algériens. La machine judiciaire crache des verdicts arbitraires tous les jours, laissant au citoyen le goût d’une justice qui n’en est pas une. Lamentable.

L. M.

Nous reproduisons ci-dessous le compte-rendu fait du procès par la page Facebook AlterNews.info.

Après la décision de la Cour Suprême
🛑 Ali Ghediri rejugé

🟥 03h03. Ghediri quitte la cour d´Alger et rejoint sa prison dans le fourgon pénitentiaire sous les encouragements de ses enfants « courage ya baba, courage ! »

🟥 VERDICT:
✔️12 ans de réclusion criminelle pour Gasmi Hocine
✔️6 ans de réclusion pour Ali Ghediri et privation des droits civiques.

🟥 02h27. La juge lit les questions et les réponses soumises à la cour.

🟥 02h25. Reprise de l´audience.

🟥 00h25. Suspension d’audience. La cour se retire pour délibérer.

🟥 00h22. Un dernier mot ? Gasmi : laissez-moi partir, je vous en prie ! Ghediri prend Dieu à témoin et en appelle au sens du devoir du jury pour prendre une décision juste et équitable.

🟥 00h17. Fin des plaidoiries. La juge lit les conclusions de l’enquête sociale des deux accusés ainsi que leurs expertises psychiatriques respectives qui excluent tous troubles mentaux pour les deux accusés. Ainsi que la déclaration des biens.

🟥 00h04. En principe dernière plaidoirie d’un des avocats de Gasmi qui décortique l’affaire Gasmi, couplée à celle de Ghediri. Il dira aussi que les charges contre Gasmi sont autrement plus graves que le 75 de Ghediri.
« Mon client peut tout accepter sauf d’être accusé de trahison envers sa patrie ».

🟥 23h55. Dans ce dossier, aucune preuve tangible n’est produite concernant de graves accusations relevant de la trahison.

Sur le financement étranger, Gasmi n’a pas accepté les crédits banquiers comment accepterait-il de l’argent étranger ? Enfin, sur la question de la falsification de documents d’identité dans un dossier d’agrément, c’est insulter l’intelligence et la vigilance du ministère de l’intérieur et des services de sécurité.

🟥 23h47. Haoua Hocine, le second avocat de Gasmi prend la parole. Ce qui est arrivé à ces deux hommes relève de la malchance mais aussi de la volonté d’un système hermétique au changement, à s’opposer à toute démarche novatrice.
Gasmi Hocine a décelé en Ghediri une chance pour l’Algérie. C’est sa proximité avec Ghediri qui lui vaut aujourd’hui ses déboires. Gasmi Hocine est issu d’une famille révolutionnaire et pétri de valeurs fortes, comment peut-il trahir son pays ?

🟥22h43. Sur l’identité usurpée de Gouaasmia Hocine, ce dernier existe bel et bien. Il est membre du parti et exerce dans un lycée.
Mon client est atteint d’un cancer. Sa mère est décédée alors qu’il était en prison. Libérez-le !

🟥 23h35. Sur sa supposée impossibilité de créer un parti politique en raison de ses antécédents judiciaires est fausse. Nahnah, Djaballah, Saadi, Hanoune… Tous ont des antécédents judiciaires et ont créé leurs partis.

🟥 23h30. A propos de sa rencontre avec une supposée espionne israélienne, la nommée Sephora Cohen. Il l’a rencontrée ici, à Alger. Elle est de nationalité brésilienne. C’est une relation purement commerciale dans laquelle encore une fois, rien de probant. Pas la moindre preuve.

🟥 23h23. Sur ses accointances supposées avec des parties étrangères, ambassadeurs notamment, quel est l’ambassadeur qui peut se déplacer en Algérie sans que les services ne le sachent ? Et que pouvait-il leur dire qu’ils ne le sachent déjà ?

🟥 23h02. Reprise de l’audience. L’avocat de Gasmi, Me Benmouffok, dénonce la cabale orchestrée par Wassini Bouazza et ses acolytes. Tout le monde connaît l’issue pour cette équipe à la tête de la Dgsi.
Sur la divulgation de secrets et d’informations sensibles, aucune preuve matérielle de cet acte. Quel est ce document ou cette information sous le cachet du secret divulguée à des parties étrangères ? L’information sous le sceau du secret a des caractéristiques précises. Les jurés devront se poser les bonnes questions : quelles informations ? Quel secteur concerne-t-elle? D’où émane-t-elle ? A qui elle a été remise ? N’insultez pas notre intelligence !

🟥 22h19. Suspension d’audience.

🟥 22h14. Me Bouchachi s’étonne que le dossier Ghediri ait pu passer de la police judiciaire, au procureur, au juge d’instruction, aux chambres d’accusation et à deux procès sans que personne ne se rende compte de l’injustice ainsi cautionnée ? Une seule explication : nous perdons nos valeurs et nos principes. Ce procès Ghediri est déjà un cas d’école. Je souhaite de tout mon cœur que le jury réponde par non à toutes les questions.

🟥 22h00. Verrons-nous le jour où nous pourrions nous tenir confiants et sereins devant nos juges ?

🟥 21h59. Me Bouchachi. Comment sommes-nous arrivés à 35 généraux, 100 colonels, 20 ministres et 3 chefs du gouvernement en prison ?

🟥 21h54. Me Bouchachi à l’adresse du jury : vous ne jugez pas Ghediri pour les formulaires recueillis, ni pour son initiative e de coordination ou sa candidature. Vous jugez Ghediri pour un article de presse !

🟥 21h45. Début plaidoirie Me Bouchachi. Je n’ai jamais pensé qu’en 40 ans de pratique de la justice, que l’on malmènerait autant la justice en condamnant préalablement Ghediri et en foulant du pied une décision de la cour suprême.
Ghediri est le fils d’un ouvrier algérien qui a sacrifié sa vie pour sa famille.
Ghediri que je connais depuis 2015 est le seul à s’être solidarisé avec le général Benhadid en 2018 suite à des déclarations à un média.

🟥21h38. Me Chefai à l’adresse du jury : soyez les dignes descendants de Ben M’hidi, Amirouche, Abane ou au contraire, de simples « demandeurs de vie tranquille et de pain ».

🟥 21h32. Me Chefai révèle un document émanant de la Dgsi et adressé au procureur de Dar el Beida à propos de Gasmi Hocine. Dans tout ce rapport Gasmi Hocine cite une vingtaine de personnes et seul Ghediri se retrouve embarqué dans cette cabale et surtout nulle trace d’une interview accordée à El Watan.

🟥 21h27. Me Chefai démontera les arguments du procureur un par un, preuve à l’appui doutant presque de sa bonne foi.

🟥21h23. Me Chefai raconte ce qui s’est passé pour Ali Ghediri devant le juge d’instruction. Pourquoi êtes-vous ici Dr Ghediri ? Son dossier était vide. Mettons-le en prison, on trouvera des preuves ensuite…

🟥 21h17. Me Chefai revient sur ce qui marquera durablement la pratique de la justice, la dénégation de la cour actuelle d’une décision de la Cour suprême.

🟥 21h07. Fin de la plaidoirie de Me Amara. Début de celle de Chefai Abdelhamid. Ce procès est historique, celui d’un potentiel président de la république. Ghediri aurait pu vivre tranquillement profitant de sa retraite douillette. Alors nous ne pouvons pas somnoler ce soir, nous devons garder l’esprit vif devant ce qui se déroule aujourd’hui et la justice doit être au-dessus de toute considération. Indépendante et non assujetti au pouvoir en place. Vous vous souvenez tous du « oui mon général ! » du ministre de la justice ? Plus jamais ça !

🟥 20h54. L’accusation et la condamnation de Ghediri est un affront à nos valeurs, à nos idéaux, à notre intelligence. A la justice ! Ghediri est intègre et compétent, foncièrement désintéressé de la chose matérielle et entièrement dévoué à sa patrie et à son peuple.

🟥 20h38. Longue plaidoirie de Me Amara qui rappelle que l’Anp et la digne héritière de l’ALN sans qui dit-il, je serai, peut-être, berger dans une lointaine montagne. Je ne serai pas là devant vous, ni vous d’ailleurs.

🟥 20h22. Me Amara en vitesse de croisière ! Il revient sur le rôle de l’Anp brandissant la preuve irréfutable, la constitution (2016) en son article 28 devenu l’article 30 dans la nouvelle constitution (2020) qui conforte de fait, l’interview de Ghediri accordé à El Watan ? L’entretien de Ali Ghediri était prophétique…

🟥 20h04. Me Amara. Le réquisitoire du procureur ressemblait à s’y méprendre, à une opération de criminalisation de l’acte politique. Comment expliquer, justifier les 10 ans requis contre Ali Ghediri ?
Il évoquera aussi la teneur de l’article 75 qui parle de  » participation » et cela suppose un nombre. Où sont donc les complices de Ali Ghediri ? A ce propos, je salue la clairvoyance de la cour suprême qui a pressenti le risque d’une dérive judiciaire.

🟥 19h40. Me Amara commence sa plaidoirie par les vers d’un poème arabe difficile à traduire ici, un peu comme une profession de foi. Encore une fois, la question de l’interprétation de la décision de la cour suprême qui a disqualifié le parquet en refusant son pourvoi dans la forme. Le parquet ne peut dans ce cas que demander l’application de la loi et rien d’autre !

De fait, la décision de la cour suprême a dissocié le dossier Ghediri de celui de Gasmi.
Plus il dira, le réquisitoire du procureur relevait davantage de la prêtrise. Sous d’autres cieux, le procureur plaide à charge et a décharge, la quête de la justice étant au- dessus de tout.

🟥 19h29. Me Bourayou termine sa plaidoirie en s’adressant aux jurés : aujourd’hui, vous êtes au même niveau qu’un juge. Faites honneur à la justice !
Dans le box, Ali Ghediri suit son procès debout. Il est debout depuis le début…

🟥 19h19. Me Bourayou. « Le masque a laissé tomber le masque ». Si la cour va dans le sens du requisitoire du procureur, cela voudra dire que Ali Ghediri ne sortira pas en juin prochain et demeurera en prison jusu’après les élections de 2024 !

🟥19h11. Me Bourayou Khaled, offensif à l’endroit du parquet qui dit-il, a été disqualifié par la décision de la cour suprême. Le réquisitoire du procureur était un requisitoire politique qui fait debla pratique politique de Ghediri un crime ? Mince l’accusation quand l’accusation est un article de presse autour duquel on a bâti une histoire qui ne tient pas la route.
Rien dans les faits ne cadre avec l’accusation et l’article 75.

🟥18h59. Début des plaidoiries. Me Miloud Brahimi qui dénonce d’emblée un procès inique. Il reviendra sur la question procédurale en lien avec le pourvoi en cassation et la décision de la cour suprême.

Sur l’accusation à l’encontre de Ali Ghediri, à savoir la parution d’un article sur El Watan, paru le 25 décembre 2018 et retenu comme accusation 5 mois plus tard. Le journal El Watan n’a pas été poursuivi à ce jour.
L’article 75 évoque une entreprise qui suppose plusieurs personnes. Où sont-elles ?
M. Ghediri est une personne honnête, intègre. Je défie quiconque pouvait prouver son implication dans un quelconque complot.

🟥18h47. Réquisitoire: 20 ans de réclusion pour Gasmi Hocine et 10 ans de réclusion pour Ali Ghediri avec la confiscation des biens saisis.

🟥18h41. C’est au tour d’Ali Ghediri de subir le réquisitoire du procureur sans être aussi violent qu’à l’endroit de Gasmi Hocine.
Dans le réquisitoire du procureur, Le Prince de Machiavel est cité en passant…

🟥18h39. Le procureur charge en ce moment Gasmi Hocine, sur ses accointances avec des parties étrangères dont cette fameuse Sephora Cohen, juive d’origine.

🟥 18h32. Reprise d’audience. Réquisitoire du procureur en cours. Malgré ce qui différencie ces deux personnalités, l’un homme d’affaires, l’autre officier supérieur dans l’armée, ils ont en commun l’ambition politique.

🟥 18h24. En attente de la reprise d’audience avec le réquisitoire du procureur et le début des plaidoiries : deux avocats pour Gasmi et quatre pour Ghediri. Longue soirée d’ici le verdict.

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