La Banque d’Algérie a publié, le 17 juillet 2025, l’instruction n° 05-2025, marquant un tournant dans la régulation de l’allocation de change destinée aux voyageurs algériens.
Ce nouveau cadre réglementaire, qui entre en vigueur le 20 juillet 2025, remplace l’ancienne instruction n° 08-97 et introduit des conditions plus rigoureuses pour bénéficier de la devise lors de séjours à l’étranger. Voilà qui donnera des idées aux Algériens qui ont de plus en plus de peine à voyager.
Des conditions d’éligibilité renforcées
Désormais, l’allocation de change est fixée à un montant annuel maximal de 750 euros (ou équivalent en devises convertibles) pour les personnes âgées de 19 ans et plus, et à 300 euros pour les mineurs âgés de 12 à moins de 19 ans, dans la limite de deux enfants par famille. Ce montant est non cumulable d’une année à l’autre et est réservé à l’usage exclusif du voyageur. Il est également précisé que les pèlerinages ne sont pas concernés par cette instruction.
Procédure et délais à respecter
Pour être éligible, le séjour à l’étranger doit avoir une durée minimale de sept jours. Le bénéficiaire doit régler en dinars le montant correspondant au moins trois jours ouvrables avant la date du départ.
Le dossier, à déposer auprès d’une agence bancaire ou d’une succursale de la Banque d’Algérie, doit comprendre les documents suivants : un titre de transport aller-retour ou un reçu pour le transport terrestre ; une preuve de paiement de la taxe sur les carburants ; le passeport valide du demandeur, accompagné d’une copie de la première page et un visa valide si nécessaire.
Un reçu de paiement est alors remis. Il est également possible d’effectuer les démarches pour le compte du conjoint ou des ayants droit, sur présentation d’un livret de famille.
Un contrôle bancaire renforcé
Avant toute délivrance, les banques et la Banque d’Algérie sont tenues de vérifier que le demandeur n’a pas bénéficié de l’allocation durant les douze mois précédents. Cette « période de référence » s’applique à partir de la date d’entrée en vigueur de l’instruction.
De plus, le voyageur doit présenter un visa en cours de validité si la destination l’exige. Pour ceux ayant perçu l’allocation l’année précédente, une preuve de voyage effectif (cachet de la police des frontières) est obligatoire.
Le retrait de la devise s’effectue exclusivement aux guichets de la Banque d’Algérie situés aux points de sortie du territoire national, sur présentation du passeport valide, de la carte d’embarquement (pour les transports aériens et maritimes) et du reçu de paiement. En cas de voyage par voie terrestre, l’allocation est retirée au moment du franchissement des frontières.
Un enregistrement du montant, de la devise et de la date de l’opération est effectué sur le passeport du bénéficiaire.
Sanctions sévères en cas d’infraction
Le non-respect de ces dispositions expose le contrevenant à des sanctions lourdes. Ainsi, un séjour écourté à moins de sept jours ou une annulation de voyage entraîne l’obligation de restituer l’allocation dans un délai de cinq jours ouvrables après le retour.
À défaut, le bénéficiaire encourt une interdiction d’accès à l’allocation pendant cinq ans. Cette sanction peut également frapper les mineurs, mais elle est levée dès leurs 19 ans.
Enfin, toute utilisation frauduleuse de l’allocation, comme sa cession à un tiers ou son usage à des fins autres que le voyage, constitue une infraction à la réglementation des changes et expose le contrevenant à des poursuites pénales.
La rédaction