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Amira Bouraoui, la combattante suprême

Amira Bouraoui

S’il y a une personne qui mérite reconnaissance et chapeaux bas, c’est bien Amira Bouraoui. Chef de file du mouvement Barakat, elle nous avait fait rêver pendant des années avec ses positions et ses combats courageux.

Petit retour sur les péripéties d’un combat digne de respect…

En avril 2014 déjà, elle s’était acharnée quasiment seule contre le 4e mandat de Bouteflika, voici ce qu’en disait un article de la même année :

« Le mouvement d’opposition Barakat a annoncé mardi avoir envoyé un courrier au Conseil constitutionnel pour demander une procédure d’empêchement du président Abdelaziz Bouteflika qui a prêté serment lundi pour un 4e mandat. « Nous avons envoyé un courrier par la voie postale au Conseil constitutionnel pour demander l’application de l’article 88 », a déclaré l’égérie du mouvement Barakat Amina Bouraoui.

L’article 88 de la Constitution dispose qu’en cas de « maladie grave et durable » du président, le Conseil constitutionnel peut proposer à l’unanimité au Parlement de déclarer l’état d’empêchement.

Amira Bouraoui a expliqué qu’une « délégation de six personnes de Barakat s’est déplacée au Conseil constitutionnel pour déposer ce courrier » mais qu’ils n’avaient pas pu le faire, faute de rendez-vous. La demande de Barakat s’appuie sur les images de la prestation de serment montrant que le président n’a pas pu lire tout son texte et s’est contenté d’un paragraphe sur les 29 alinéas que contenait le discours, a indiqué Amira Bouraoui.

Assis dans un fauteuil roulant, Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, a répété lundi d’une voix faible un texte d’une dizaine de lignes lu par le président de la Cour suprême, Slimane Boudi. Il a ensuite lu une allocution brève en butant sur les mots. »

Bien avant le Hirak, la chef de file de ce mouvement contestataire avait subi l’ire du pouvoir à maintes reprises. En mars 2014, de nombreux membres de Barakat avaient été inquiétés pour les mêmes raisons.

« Des membres du mouvement Barakat, opposants au 4e mandat de Bouteflika, ont été interpellés par les services de police mardi 4 mars 2014. Pendant ce temps, Bouteflika avait perdu toutes ses capacités de discernement.

Dr. Amira Bouraoui, Mme. Hadda Hazem, directrice du quotidien arabophone El Fedjr, et Mehenna, un journaliste du quotidien Le Soir ont été interpellés alors qu’ils se sont rendus au Conseil Constitutionnel pour déposer une lettre demandant le rejet de la candidature de Abdelaziz Bouteflika. La police les en a empêchés ».

Rappelons que c’est à la suite du passage en force du 4e mandat que madame Bouraoui s’était mis en tête de déguerpir de ce pays dirigé par des forcenés ! Grand bien lui fit car au moment où je rédige ces quelques ligne elle croupirait dans les geôles de l’Algérie nouvelle…

Lundi 6 février, elle atterrissait en France après que la Tunisie a tenté de l’extrader vers l’Algérie, son pays où elle était persécutée.

Chapeau-bas Madame !

Kacem Madani

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