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Amzik ou le nouvel élan de la chanson kabyle

Amzik

Le groupe d’expression kabyle Amzik vient d’effectuer une tournée en Algérie.

Il donnera un concert samedi 14 mai à Changé (Sarthe, à 200 km de Paris). Avec seulement une poignée d’années d’existence, Amzik apporte ce quelque chose artistique de très particulier à la chanson d’expression kabyle. Des ambiances musicales, une poésie, des voix singulières. Entretien à plusieurs voix.

Le Matin d’Algérie : Tout d’abord, comment s’est passée votre tournée et que retenez-vous de celle-ci ?

 
Amzik : On a attendu des années pour pouvoir faire enfin une tournée. Notre objectif premier était d’avoir toutes les conditions pour présenter notre spectacle. Par exemple, de pouvoir ramener avec nous nos musiciens, Martin et Hugo.
Artistiquement, l’objectif est atteint. Émotionnellement aussi, nous avons vécu des moments très intenses, que ce soit sur scène ou en dehors de la scène, avec les musiciens, les organisateurs de la tournée, mais aussi nos famille et nos amis. Trois concerts inoubliables, Cette tournée en appellera d’autres j’espère. 

Amzik, comme jadis, comment vous est venue ce nom ? Seriez-vous nostalgique ? Pouvez-vous revenir sur la genèse du groupe ? 

Effectivement, amzik veut dire « comme jadis », cependant, il faut aller au-delà. Je dirai qu’il faut écouter nos chansons pour comprendre le nom du groupe finalement. Amzik n’est pas un retour en arrière, au contraire, c’est une prise d’élan pour aller plus loin. Donc, je ne parlerais pas de « nostalgie » mais d’une forme de respect de l’héritage qui nous est confié, et qu’on aimerait développer davantage.
 
Nonor : Mon frère Karim et moi avions envie de sortir un album. Nous cherchions un arrangeur et un directeur artistique pour ce projet. Nous sommes tombés sur des vidéos de Didine Kati, et nous l’avions rencontré lors d’une soirée musicale entre amis quelque temps après. Nous avons fait un peu de musique ensemble, et surtout parlé de ce projet d’album.
Nous avons commencé à travailler en mai 2015 sur l’album « Asughu n temzi » qui est sorti en novembre 2016. Ces 18 mois nous ont permis de nous découvrir musicalement mais aussi humainement. Et 7 ans après, nous prenons toujours du plaisir à travailler ensemble. 

Vous êtes un groupe, c’est une richesse, du coup comment s’articulent la composition et l’écriture des textes de chansons ?

 
Nonor : Je suis l’auteur du groupe. Le processus d’écriture est très intime certes, mais sur certaines chansons, nos discussions à trois m’ont inspiré, surtout sur le choix des thèmes traités. 
 
J’essaye de proposer un nouvel univers poétique moderne. J’évite les phrases faciles, ou de répéter certaines formules qui font partie de la tradition poétique kabyle, et qui par ailleurs sont très belles. Le plus important pour moi est de proposer une écriture inédite : 
– Dans le choix des mots ou l’enrichissement de la langue kabyle. 
– Dans les thèmes traités
– La musicalité de notre belle langue. 
Et pour le reste, je me laisse guider par mon instinct. 
 
Karim : En ce qui concerne la composition, les rôles ont évolué depuis le premier album. Le premier album a donné lieu à la constitution du groupe, donc les rôles étaient figés, moi compositeur, Nonor auteur, et Didine, arrangeur et directeur artistique. 
 
Le deuxième album est un album plus collaboratif en terme de composition musicale. Chacun de nos trois est venu avec ses propres compositions, ce qui a donné naissance au deuxième album « Atas ». 
 
La force du groupe nous permet d’être très productif. Nous trois avons composé beaucoup de nouvelles chansons que nous avons hâte de vous présenter.
Entretien réalisé par Hamid Arab
Dans le cadre du festival Kabyl’Mans, organisé par l’association Tiwizi, le groupe Amzik sera au centre Rabelais (Changé) samedi 14 mai à 20h30. Pour réserver cliquez ici 

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