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Anglais : 12 jours pour former les formateurs !?

Ecole

Cela dépasse tout entendement ! On croyait qu’après que de nombreuses voix se soient élevées pour remettre en question cette précipitation à vouloir imposer l’anglais à l’école, les responsables en tireraient quelques leçons pour revoir leur copie !

Et que nenni ! Il semble bien que rien, ni personne, ne soit en mesure de faire entendre raison pour calmer cette frénésie et cet entêtement à vouloir foncer droit dans le mur en sacrifiant nos petits chérubins sur l’autel de cette bêtise au sommet qui ne semble guère s’estomper.

Alors que les directions de l’éducation ont entamé la répartition des postes pour les 5000 enseignants recrutés pour enseigner l’anglais à l’école primaire, une formation des formateurs s’étalant sur 12 jours (10 si on exclue les deux vendredis enjambés) vient d’être annoncée. La formation des professeurs concernés débutera ce jeudi 8 septembre 2022. Elle s’étalera jusqu’au lundi 19 septembre 2022. Soit, deux jours avant le coup d’envoi de la nouvelle année scolaire. C’est ce que rapporte le quotidien arabophone Echourouk dans son édition de ce jour.

Du bricolage, encore du bricolage, rien que du bricolage !

Première question : qui sont les formateurs de formateurs ? Sur quelles bases les a-t-on recrutés, pour ne pas dire désignés ?

Deuxième question : comment croire un instant que 12 jours sont suffisants pour former des formateurs qui auront à charge un enseignement de qualité avec la pédagogie nécessaire ? Dans les pays qui se respectent, la formation des enseignants nécessite des études de niveau Master, avec des stages intensifs qui s’étalent sur des mois ! Ne s’invente pas pédagogue qui veut. Et surtout pas en 12 jours !

Troisième question : à supposer que ces enseignants soient tous des génies de la pédagogie, quid de l’environnement culturel nécessaire pour accentuer tout apprentissage qui se respecte ?

Quatrième question : à supposer que l’on puisse enjamber toutes sortes de difficultés et d’obstacles dans le primaire pour donner un bon niveau à nos chérubins, par quelle baguette magique pourra-t-on maintenir un niveau convenable de la langue de Shakespeare au collège et au lycée ? Ne parlons pas de l’université !

On a beau ruminer la chose dans tous les sens, on arrive toujours aux mêmes impasses !

À force de croire aux génies des mille et une nuits, nos responsables espèrent sans doute la visite de Jafar, le djinn qui fait voler le tapis d’Aladin, pour insuffler l’anglais dans la caboche de nos écoliers !

Tout ceci n’est pas sérieux !  Si rien n’est fait pour stopper ce massacre qui s’annonce ; dans quelques années, les contrecoups se profileront sous forme de troisième charabia linguistique après ceux de l’Arabe et du français

L’histoire retiendra que c’est dans le cadre de l’Algérie nouvelle qu’est né ce nouveau guibberish (charabia en anglais) au pays de tous les insolites !

À force de creuser, nos responsables vont bientôt se retrouver de l’autre côté de la planète!

Au secours Sigmund !

Kacem Madani

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