Youssef Aouchiche, premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), a appelé à tirer les leçons des récents événements en Syrie qui ont conduit à la chute du régime du dictateur Bachar el-Assad, soulignant la nécessité d’abandonner la gestion sécuritaire de la société et de construire un consensus par le dialogue inclusif.
« À la lumière des changements géostratégiques majeurs, notre pays est confronté à un besoin urgent de changer les approches traditionnelles », soulignant que « le dialogue continu et la volonté de faire des concessions et former des consensus, sont le moyen de préserver le pays et de son unité et sa cohésion », a déclaré le responsable du FFS, lors d’une session extraordinaire du Conseil national ce samedi au siège national du parti, avec à l’ordre du jour : analyse de la situation politique; présentation du bilan du premier secrétaire national et présentation du rapport annuel du CCE.
Il a soutenu que pour parvenir à une véritable stabilité, il faut une gestion politique judicieuse fondée sur un cadre démocratique qui instaure la confiance et protège l’intérêt suprême de la nation. Une démarche qui constitue le rempart le plus solide contre les tentatives visant à porter atteinte à la souveraineté et à menacer l’intégrité territoriale.
L’ex-candidat perdant à la mascarade présidentielle a souligné que « la gestion sécuritaire des affaires du pays sous prétexte de maintenir l’ordre public conduit à affaiblir les fondements de la société et à alimenter la suspicion, la peur et la division ».
Pour lui, « l’ouverture politique, le respect des libertés publiques, l’établissement d’un véritable pluralisme et la consolidation de l’État de droit ne constitue pas seulement une aspiration populaire, mais constitue plutôt le fondement de la stabilité et du développement. »
Les leçons de la chute de Bachar el-Assad
Parlant des bouleversements géopolitiques internationaux, l’ancien candidat à la présidentielle a souligné que les récents développements en Syrie et la chute du régime de Bachar el-Assad indiquent une restructuration de l’équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient et dans le monde. Il a expliqué que ces événements, bien qu’il soit difficile de déterminer leurs effets immédiats, pourraient entraîner de profonds changements dans les alliances et les stratégies internationales.
Selon Youcef Aouchiche, les leçons doivent être tirées de ces changements, soulignant que la force de l’Algérie réside dans son unité et sa capacité à construire un système fort et indépendant qui la protège des influences extérieures.
Il a souligné que la construction d’une nation forte nécessite de renforcer les institutions, de développer l’indépendance stratégique et d’assurer la stabilité interne grâce à une gouvernance juste et responsable.
L’ancien candidat malheureux à la mascarade présidentielle estime que mettre fin à la gestion sécuritaire et unilatérale des affaires du pays et s’engager dans un processus de réforme majeur capable d’assurer la démocratie, le développement et la prospérité est la meilleure manière d’affronter les transformations en cours.
Il a appelé à développer un projet national ambitieux et intégré avec la participation de toutes les forces politiques, économiques, sociales et culturelles, estimant que le succès de la nation dépend de l’implication de tous dans ce projet.
Youcef Aouchiche a ajouté que les réformes doivent être globales et audacieuses pour inclure des secteurs nationaux clés tels que l’éducation, la santé, l’industrie, l’agriculture et la technologie.
Il dira que la construction d’une nation nécessite des actions concrètes, des projets ambitieux et une gouvernance responsable, afin que chaque citoyen sente sa responsabilité dans la réussite collective.
Dans ce contexte, il a mis en garde contre les discours renaissants de division, soulignant que l’unité nationale est la véritable force de notre pays. Et d’affirmer que l’Algérie, unie dans sa diversité, est capable de relever tous les défis si l’esprit de fraternité et d’appartenance nationale est renforcé.
Réviser les lois électorales
Au sujet des élections, Youssef Aouchiche a expliqué que la décision de mettre fin aux fonctions de Mohamed Charfi à la tête de l’Autorité électorale nationale indépendante était nécessaire au vu des violations qui ont entaché le processus électora.
Pour lui, le départ de Charfi ne doit pas être une fin en soi. Il indiquera, ce faisant, qu’il est nécessaire de revoir en profondeur la loi régissant les partis politiques afin de leur redonner le rôle et la place qui leur revient de droit comme des outils réels de gouvernance, contribuant à la gestion et à l’encadrement de la vie publique.
Il en va de même pour les lois relatives à la commune et à la wilaya qui doivent être révisées pour instaurer une nouvelle ère de gestion locale selon une approche participative et décentralisée. »
Ce processus doit « viser à redonner de la crédibilité à l’action politique en général et aux élections en particulier. Elles doivent aussi créer un climat propice à une véritable ouverture politique et médiatique, préparant le terrain pour établir une démocratie représentative réelle et solide, irréversible, à travers un large consensus national », plaiderait Aouchiche.
Il invitera les militants à prendre part à la cérémonie de recueillement à l’occasion du 9e anniversaire du décès du fondateur du FFS, Hocine Aït Ahmed, samedi 21 décembre, au village Ath Ahmed (Haute Kabylie).
Sofiane Ayache