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Appel à geler tous les examens de titularisation (CAPES)

Syndicat des inspecteurs de l’éducation nationale (S.I.E.N)

Appel à geler tous les examens de titularisation (CAPES)

« Quinze années après l’entame du grand chantier de la réforme du système éducatif, l’école algérienne peine toujours à concrétiser les finalités de l’éducation prévues par la loi d’orientation sur l’éducation nationale, et sa prestation ne répond plus aux attentes de notre société. Au moment où l’on ne cesse de prétendre établir une stratégie basée sur la gouvernance, la professionnalisation, la formation et la refonte pédagogique pour faire aboutir la réforme éducative, les pratiques sur le terrain contredisent le discours officiel et ce, par l’adoption de décisions conjoncturelles, précipitées et improvisées qui vont à l’encontre des préceptes de la bonne gouvernance.

Les inspecteurs n’ont cessé par le passé d’évoquer, à travers leurs différents rapports, l’imminence de la « déperdition pédagogique » due au départ massif et prématuré des enseignants à la retraite, et d’émettre des propositions concrètes, notamment le recensement des besoins réels et l’établissement d’une stratégie de recrutement basée sur la formation des futurs enseignants, afin de prévoir des mesures nécessaires capables d’assurer une bonne relève et une continuité pérenne. Malheureusement, la tutelle a fait la sourde oreille et a fait fi du principe « gouverner, c’est prévoir ». Se retrouvant dans l’impasse, elle continue dans sa politique de rafistolage et improvise des mesures urgentes pour le recrutement d’enseignants, souvent sans niveau requis et sans formation pédagogique préalable, au détriment des diplômés de l’école normale supérieure (ENS).

Ainsi, «la profession d’enseignant devient le métier de celui qui n’en a pas ». L’opinion publique est leurrée par le fait que le ministère de l’éducation nationale ne cesse d’évoquer l’intérêt porté aux inspecteurs, et leur rôle primordial dans le système éducatif, alors qu’en réalité, il continue de les marginaliser. Pour donner l’impression d’agir avec professionnalisme, cette tutelle a créé au niveau de chaque wilaya une entité sans fondement légal appelée « collège inspectoral », pour la représenter au niveau local. Sauf qu’en réalité, ces collèges sont relégués pour faire de la simple figuration sur le terrain. Ce qui s’est produit dernièrement lors du séminaire sur le plan national de formation, qui s’est déroulé au siège du ministère en présence de la ministre de l’éducation, n’est qu’un exemple édifiant : les inspecteurs coordinateurs concernés directement par le sujet, qui sont venus de très loin (48 wilayas), ont suivi les travaux par visioconférence au siège de l’académie d’Alger-centre, pendant que les non-concernés étaient aux premières loges pour assister au séminaire !

Depuis sa création en juillet 2016, le S.I.E.N n’a cessé d’appeler, à plusieurs reprises, le MEN au dialogue pour lui transmettre les préoccupations socioprofessionnelles des inspecteurs. Malheureusement, la tutelle affiche une fin de non-recevoir à toutes les démarches entreprises. Aussi, le dossier d’enregistrement du syndicat n’a reçu aucune réponse de la part du ministère du travail après huit mois de son dépôt, soit le 16/04/2017, ce qui naturellement enfreint la loi 90-16 relative aux modalités de l’exercice du droit syndical. En raison de cette situation, et en application des recommandations du conseil national du 29/10/2017, une réunion du bureau national du S.I.E.N s’est tenue à Alger, le 17/12/2017, pour étudier les procès-verbaux des AG locales.

Après synthèse des propositions de la base à travers les 48 wilayas, le bureau national du S.I.E.N a décidé de: 1. Geler tous les examens de titularisation (CAPES). 2. Boycotter et démissionner des collèges inspectoraux de wilayas. 3. Couper tous les moyens de communication non officiels (téléphones personnels et e-mail) avec l’administration centrale et locale. Et ce à partir du début du 2ème trimestre de l’année scolaire en cours.

Le bureau national du S.I.E.N appelle tous les inspecteurs à faire réussir ce mouvement de protestation décisif et serrer leurs rangs pour concrétiser la plate-forme de revendication. Il lance aussi un appel aux autorités concernées afin de : · Délivrer officiellement le récépissé d’enregistrement du S.I.E.N, en application de la législation en vigueur. · Reconnaître le S.I.E.N comme représentant légal des I.E.N auprès du ministère de l’éducation nationale et ouvrir le dialogue avec ses représentants autour de sa plate-forme de revendication ».

Pour le bureau national, le SG Rabie Chelabi

Auteur
SIEN

 




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