Après plusieurs semaines d’atermoiements, les États-Unis ont formellement qualifié mardi 10 octobre la prise de pouvoir des militaires au Niger cet été de coup d’État et annoncé en conséquence la suppression de quelque 500 millions de dollars d’aide économique.
Il aura fallu plus de deux mois, mais cette fois, Washington a fini par qualifier la prise du pouvoir par les militaires nigériens de « coup d’État ». Aux termes de la loi américaine, cela entraîne automatiquement la suspension de l’aide américaine au gouvernement du pays, l’un des plus pauvres du monde. Il y en a pour plusieurs centaines de millions de dollars chaque année.
Le département d’État américain précise que l’aide humanitaire en nourriture notamment, à destination du peuple nigérien n’est pas concernée. Les responsables de l’administration expliquent que toutes les voies pour demander le retour à l’ordre constitutionnel ont été épuisées avec le Conseil national de sauvegarde de la patrie.
Ce retour aux institutions démocratiques à la libération du président Mohamed Bazoum conditionneront le rétablissement de l’aide. Sur le plan militaire, les États-Unis, qui ont dépensé un demi-milliard de dollars pour former l’année nigérienne, ne collaborent plus avec elle. Il y a un millier de soldats américains sur le terrain, rassemblés sur la base de drones d’Agadez.
Les vols de drones américains ont repris dans le cadre de la lutte antiterroriste dans la région, mais ils ne fournissent plus de renseignement à l’armée nigérienne.
Comme pour compléter leur isolement international, les putschistes ont ordonné à la coordonnatrice de l’ONU au Niger, Louise Aubin, de quitter le pays sous 72 heures, dans un communiqué daté de mardi et transmis à l’AFP mercredi. Il y dénonce les «entraves» mises selon lui par l’ONU pour «contrarier la participation» du Niger à l’Assemblée générale de cette organisation en septembre.
Avec Rfi