Quelques mois après avoir échoué à intégrer les BRICS, l’Algérie concrétise son rapprochement avec une autre organisation majeure en adhérant officiellement au Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est (TAC).
La cérémonie de signature, organisée en Malaisie, a vu la participation du ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, qui a salué un tournant important dans les relations entre l’Algérie et l’ASEAN.
Dans son intervention, M. Attaf a insisté sur la portée symbolique et stratégique de cette adhésion, présentée comme une nouvelle fenêtre diplomatique ouverte sur l’Asie du Sud-Est, après la déception suscitée par la non-sélection de l’Algérie lors du dernier sommet des BRICS. Cette adhésion, selon lui, « marque une étape marquante dans le parcours international de l’Algérie », qui cherche à renforcer sa présence sur la scène mondiale à travers des partenariats diversifiés.
Le ministre a décliné trois principales motivations derrière cette décision : l’admiration que suscite l’ASEAN en tant que modèle de coopération régionale efficace ; la volonté de renforcer les relations bilatérales et multilatérales avec ses membres ; et l’engagement de l’Algérie envers les principes fondateurs du TAC, tels que le respect du droit international, la souveraineté des États et la résolution pacifique des différends.
Dans un contexte international de plus en plus instable, M. Attaf a dénoncé le recours croissant à la force, les violations récurrentes du droit international et l’affaiblissement progressif des institutions multilatérales, en particulier le Conseil de sécurité de l’ONU. Il a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à défendre, aux côtés de l’ASEAN, les principes de paix, de coopération et de multilatéralisme.
L’Algérie, qui aspire désormais à devenir partenaire de dialogue sectoriel de l’ASEAN, entend faire entendre sa voix dans les débats internationaux à travers de nouveaux canaux, tout en consolidant ses relations avec des régions stratégiques. Avec cette adhésion, elle devient le 52e État à rejoindre le TAC, marquant une nouvelle orientation diplomatique après l’épisode infructueux des BRICS.
Samia Naït Iqbal