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Arezki Oultache : l’artisan de son propre talent

Impérieuse culture du terroir 

Arezki Oultache : l’artisan de son propre talent

Arezki Oultache fait partie de ceux qu’il faut rattacher à la liste de chanteurs dignes de reconnaissance et d’admiration en les sortant du gouffre de l’oubli au fond duquel le temps et l’ingratitude les ont précipités. D’autant que notre artiste a été le seul artisan de son talent et de sa renommée. 

Oultache Arezki, dit Arezki n’Amar, est connu pour son style unique en son genre. Un artiste dont la voix d’or résonne comme un appel de désespoir face aux aléas de la vie. L’on peut sans se tromper l’insérer dans la catégorie des anciens monuments de la chanson du terroir. Ses paroles sont pleines d’annonces, fortes et fondamentales, comme un nouveau testament, un héritage inestimable (*).

Parmi ses succès populaires citons « Ruḥ ruḥ », « Ur yegan ur yesgan », « Ma t-ṣuḍ nekini c-fiɣ » ou encore « Ḥuriya », « Uliw yet-ḥiar », « Iṭij yuɣal ttiziri », etc.

Un buste à l’effigie de l’artiste a été érigé à Tarihant et un gala d’inauguration avait été organisé par les jeunes de son village, le 14 septembre 2018.

Biographie

Arezki Oultache est né le, 04 juillet 1931 à Tarihant, un village qui se trouve dans la région de Boudjima, située à une vingtaine de kms au nord-est de Tizi Ouzou, et décédé le 03 juillet 2003. Né dans une famille nombreuse et modeste comme la plupart des foyers kabyles, son père Amar Oultache, paysan a eu sept enfants. Contraint par la famine, Arezki quitte son village très jeune pour travailler chez les colons. Dans sa série d’articles parue dans Algérie républicain en 1938, Albert Camus témoigne de la misère qui régnait en Kabylie à l’époque coloniale.

Au début des années 1950, il quitte sa région natale pour partir en France, où il sera découvert par Amaraoui Missoum qui dirigeait l’orchestre qui a fait émerger de nombreux artistes, à l’image d’Akli Yahiatene, Youcef Abdjaoui, Rachid Mesbahi, Fatima Zohra et Aït Farida. Après des tours de chants dans des cafés, Arezki Oultache signe sa première chanson en 1958. Il s’agit de « Ur yegan ur yesgan », un texte qui décrit la rupture d’un émigré avec sa bienaimée, au point de s’engouffrer dans des périodes d’insomnies chroniques.

« Ruh Ruh Xas Ruh » est une chanson écrite et composée par Oultache Arezki en 1968. Par la suite il l’avait cédée à son ami Mohamed Saïd. Dix ans plus tard elle fut reprise par Samy EL Djazaïri.

Ci-après la transcription et la piste audio du titre « Ur yegan ur yesgan ». Le refrain dit à peu près ceci :

Il ne dort pas et ne laisse personne dormir

Aux voisins veillée est imposée

Sa bienaimée l’a quitté 

Dans les rues il ne fait qu’errer….

 Ur yegan ur yesgan

Istikbar

I ɣaḍ-iyi wu-zyin meskin

Yal-ass d-uḥzin

Ijaḥ Yuɣal d-afenyen

L xudma laɛmer-is ur-ţ-yesin

Ul-is damuḍin

Ţ-aḥbib-is ziɣen i t-yeǧan

 

Refrain

Ur yegan ur yesgan

Yesɛawez yakw eljiran

Ɣaf t- aḥbib-is i t’yeǧan

Y-nɣel d g-zenqan

 

Texte

Ay atmaw ur zmireɣ ara

Akwen hamiɣ irkunin

Rumt a yallen-is rumt

Ḥeweseɣ-d irkwel timura

Ul-iw meskin d-amuḍin

I gɛaden ifut

 

Di Iɣorba bezaf jaḥaɣ

ǧiɣ ulla d’lwaldin

Ctaqeɣ tamurt

 

Niɣak ay ahbib agma

Ǧed tess zit d iniɣman

Attafeḍ imanik

Cegaɛ kan ciṭ el-mandat

Kecini zhu d’ilaman

Ţrebbi araw ik

 

Ma tbuḍttid a lɣorba

Aket sarwu lemḥan

Atterwi lɛaqlik

 

Ay atma amek ara s xedmeɣ

I-tina yellan ger wallen-is

Ur zriɣ ayɣer

Cer ur sxidem ara

Nettat tkerh-iyi s g wul-is

T swa-iyi lemrar

 

Am-assa atdel d g uẓeka

Att mlil lakw d lemtel-iss

Ad idyeren ettar

(*) Quelques éléments de cet hommage sont repris de commentaires disséminés sur YouTube par Amar Oultache, certainement fils ou neveu de l’artiste, puisqu’il est de coutume de faire porter au premier né d’une famille le nom de son grand père.

Auteur
Kacem Madani

 




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