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Attaques terroristes du Jnim et d’Aqmi sur Gao et Tombouctou

Gao
Gao et Tombouctou attaquées par les terroristes du Jnim et Aqmi

Au Mali, une double attaque terroriste a fait au moins 64 morts le 7 septembre 2023, 49 civils et 15 militaires. Revendiquée par le Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, ces deux attaques ont visé le camp militaire de Bamba, région de Gao, et un bateau qui naviguait dans le cercle de Rharous, région de Tombouctou.

Le bilan de cette double attaque pourrait être beaucoup plus élevé. Ce vendredi 8 septembre au matin, c’est la ville de Gao qui a été visée par une attaque kamikaze.

C’est d’abord un bateau de la Compagnie malienne de navigation (Comanav), parti de Mopti et qui devait rejoindre Gao puis Tombouctou, qui a été attaqué entre Abakoira et Zorghoi, cercle de Rharous, aux environs de 11 heures. Avec des tirs de roquettes directement sur le moteur du bateau.

Deux heures plus tard, c’est le camp militaire de Bamba, cercle de Bourem, région de Gao, qui a été attaqué. De source sécuritaire, les jihadistes du Jnim auraient réussi à prendre le contrôle du camp des Forces armées maliennes (Fama).

Un bilan humain très lourd

Le bilan provisoire communiqué par le gouvernement malien de transition fait état de 49 civils et 15 militaires tués. Mais de nombreuses sources sécuritaires maliennes, onusiennes, et civiles locales, font malheureusement état d’un bilan beaucoup plus élevé : on parle de plus d’une centaine de morts et de disparus. Bamako affirme qu’une riposte des soldats maliens a permis de « neutraliser une cinquantaine de terroristes » et indique que « des dispositions immédiates ont été prises pour évacuer les passagers, les blessés, et sécuriser les lieux ».

Deuil national décrété

A défaut de faire face aux attaques terroristes comme ils l’ont promis, les militaires au pouvoir à Bamako ont décrété ce vendredi un deuil national de trois jours a été décrété. La double attaque a été revendiquée par le Jnim, ce que le gouvernement malien lui-même précise dans son communiqué. Un point notable alors que sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes accusent les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), signataires de l’accord de paix de 2015, qui démentent tout lien avec ces attaques, ce que Bamako a donc confirmé. Les Touaregs du CMA, déjà confrontés à des luttes contre les terroristes du Jnim et autres organisations islamistes de l’Azawed ne peuvent raisonnablement être derrière ces attaques ni complices. D’ailleurs, les médias du Jnim et d’Aqmi ont revendiqué ce vendredi matin une opération kamikaze contre l’aéroport de Gao.

Attaque complexe à Gao

Ce vendredi matin, une nouvelle attaque a visé la ville de Gao. Elle a commencé vers 7h, heure locale. C’est une attaque complexe : plusieurs obus et deux véhicules kamikazes ont ciblé le camp militaire malien et l’aéroport, qui est contigu. L’un des véhicules kamikazes aurait réussi à pénétrer à l’intérieur du camp, des tirs ont été entendus. C’est ce que rapportent à RFI des sources sécuritaires et civiles à Gao et à Bamako. L’attaque a été revendiquée presque dans la foulée par le Jnim.

Pas de bilan à ce stade. « Riposte et évaluation en cours », a précisé l’armée malienne dans la matinée.

Ces attaques surviennent alors que le Jnim impose depuis un mois un blocus à la ville de Tombouctou, empêchant les marchandises d’y parvenir. Plus globalement, le Jnim a promis le mois dernier une « guerre totale » contre l’État malien. C’est une « offensive générale », commente une source sécuritaire malienne qui, comme d’autres, explique que cette offensive était attendue, que des renseignements avaient été récoltés, en ce sens, même si les attaques surviennent plus tôt qu’envisagé.

Avec RFI

 

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