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Atteintes répétées aux libertés : le FFS sort enfin de son silence

 

LE FFS sort enfin de son silence pour dénoncer, dans un communiqué  signé par son premier  secrétaire national,  les atteintes récurrentes aux libertés publiques qu’il qualifie de « stratégie de mise au pas de la société à travers une remise en cause sans précédent des droits et des libertés fondamentales ». 

La réaction vigoureuse du FFS est motivée par deux faits majeurs attentatoires aux   libertés, à savoir  la dissolution de la Ligue algérienne  de défense des droits de l’homme (LADDH) qui vient d’être dissoute par une  décision de justice « dans des conditions opaques et injustifiables »,  et   la décision prise de passer « au pas de charge et  sans aucune consultation préalable » deux projets de lois portant « droit de grève » et « exercice du droit syndical », écrit le FFS, fustigeant une démarche  qui vise  « à restreindre les acquis démocratiques des travailleurs ».

Appel à l’ouverture des champs de l’expression 

« Plutôt que de prendre conscience de la nécessité de permettre des canaux d’expressions libres, les dirigeants du pays s’emploient à réduire au silence toute voix discordante », déplore le parti dirigé  par Youcef Aouchiche.

« Dans un contexte national marqué par de grandes souffrances sociales, l’absence de médiations démocratiques risque pourtant d’entraîner à nouveau le pays vers de dangereuses dérives », avertit le Front des forces socialiste qui met en garde contre les dangers inhérents à la surenchère répressive qui caractère la démarche des autorités.

Car  écrit-il,  « si le devoir de l’Etat est de protéger la société contre tout ce qui peut porter atteinte à sa sécurité, à son unité et à sa cohésion, le meilleur bouclier contre toutes les formes de déstabilisation, interne et externe, demeure la mobilisation libre et consciente de nos compatriotes autour de la défense de l’Etat-National et des principes démocratiques sur lesquels il doit reposer.

Un Etat ne peut être fort que par l’existence de contre-pouvoirs et de l’expression libre et autonome dans la société », ajoute le FFS qui se dit  « plus que jamais convaincu que la stabilité politique du pays exige le respect des libertés politiques, associatives, syndicales et médiatiques (…) Seule une société politiquement organisée et structurée pouvait être en mesure de répondre aux aspirations de nos concitoyens ».

Faisant référence aux  principes et aux valeurs qui sont les siens,  le FFS promet  » de s’opposer, en toute circonstance, à toutes les formes de violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales comme il se dressera, comme il l’a été depuis sa création, contre toute tentative de leur instrumentalisation dans des campagnes hostiles à l’Algérie menées par certaines organisations dites internationales. Celles-ci, le plus souvent inféodées aux forces impérialistes œuvrent à l’affaiblissement voire à la destruction des Etats, précipitant les populations dans la violence et la pauvreté ».

Pour le FFS qui adopte un ton un  tantinet  magistral, voire même sentencieux à l’égard des activistes des droits de l’homme,  « le combat pour les droits de l’homme est indissociable de la défense de l’Etat, – qu’il faut cesser de confondre avec le régime politique-, et de la souveraineté nationale. »

Cette attitude docte et péremptoire, n’empêche  pas le FFS de  mettre en garde les autorités du pays « contre la tentation de réduire les espaces de libertés et de refuser aux algériennes et aux algériens le droit fondamental de participer à la vie publique.

La logique de vouloir tout détruire à défaut de tout contrôler pourrait avoir de graves conséquences sur le pays, sa cohésion et sa stabilité. La judiciarisation et la criminalisation du politique et de la vie publique doit cesser », écrit le FFS. Et d’enchaîner, s’adressant toujours  au pouvoir:  « si l’intérêt national commande de  rassembler les énergies du pays pour gagner la bataille du changement et du développement, cela ne peut se concrétiser sans le respect du pluralisme politique, associatif et syndical.

Le FFS est disposé à agir avec l’ensemble des forces patriotiques pour faire évoluer le cadre législatif et pratique, en demandant l’abrogation des dispositions judicaires contredisant la loi fondamentale du pays qui garantit la liberté d’organisation et d’expression pacifique ».

Samia Naït Iqbal

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