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Au revoir mon ami Mouhoub

Mouhoub Nait Maouche

Ce matin je me suis réveillé en apprenant que tu nous avais quittés. Je suis bouleversé car pour moi tu représentes la grandeur humaine incarnée et un ami inoubliable.

J’avais quitté le groupe mais tu es resté toujours auprès de moi.

Mouhoub, il n’y avait pas plus grand militant de la liberté que toi. Je crois que je n’en verrai plus de cette dimension.

D’un calme étonnant, d’une gentillesse légendaire et d’une fidélité touchante. Ton sourire était permanent, une marque de ta personnalité.

Nous ne le prendrons plus ce petit café où tu aimais le prendre sur la place d’Alésia, près de nos deux domiciles.

Mais il ne faut pas se méprendre, Mouhoub savait se mettre en colère lorsqu’il le fallait
Et lorsqu’il le fallait c’était toujours pour une cause juste.

Nous avions bavardé et échangé tellement. Et tu n’étais pas le dernier à rire. Avec toi tout était hauteur, recul et discernement.

Mouhoub Naït Maouche, un immense militant a tiré sa révérence 

Ton accent était reconnaissable entre  tous. Il y a ceux qui avaient l’accent de Kabylie, toi tu avais l’accent de Mouhoub, unique.

Nous nous sommes quittés depuis longtemps et tu m’as toujours manqué. Ton militantisme n’était ni colère ni esprit de revanche. Tu me parlais toujours d’Oran en me disant qu’un jour nous y retournerions ensemble.

Tu te rappelais de ce sinistre endroit à Oran où tu avais connu l’atroce barbarie des hommes.

Tu aimais pourtant me parler de cette ville. Ton humanisme faisait la part des choses entre les chaleureux oranais et la sinistre Sécurité militaire, un fléau national.

Jamais personne n’aura eu tant de force militante pour la liberté, l’ouverture d’esprit et l’ambition d’une unité nationale entre toutes les origines.

Je ne rappellerai pas ton immense et honorable parcours, d’autres le feront mieux que moi.

Tu nous disais toujours « je n’ai pas une grande instruction » avec une très une grande modestie.

Pour nous, Mouhoub, tu avais plus que de l’instructrion, tu étais bien au-dessus.

Tout à l’heure, je passerai devant ton domicile et tu verras ma larme de là-haut. Je la retiens ce matin car je veux qu’elle te dise merci, à la porte de ce qui fut chez toi,

Au revoir Mouhoub, tu vas laisser un grand vide car tu auras été un Grand.

Sid Lakhdar Boumediene

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