Chams Eddine Chitour, professeur « émérite » de la chita, ministre du régime hybride qui dirige le pays avec brutalité, nous dit dans un article du Quotidien d’Oran « Depuis sa découverte en 1952, Gara Djebilet a été le rêve inassouvi de l’Algérie. Mais aujourd’hui, sous la direction éclairée du Président Tebboune, ce rêve se transforme en réalité ».
Là nous arrivons au sommet de l’exercice de la courbette. Mais pire, son titre nous dit « l’Algérie renoue enfin, avec la révolution industrielle ». Au secours, ces fous furieux veulent le retour de la révolution industrielle !
Ce désastre de la dictature hybride, ce tsunami de la raison, ce gouffre financier abyssal, cette explosion de la déraison, ce malheur d’un peuple.
Le douctour n’en parle pas expressément mais c’est ce qu’il préconise clairement avec les mines de fer et la production d’acier. Ce qui n’est pas en soi une hérésie mais on devine bien le retour de la catastrophe par les mêmes rigolos qui en avaient déjà été les responsables (ce sont en fait les héritiers de la même doctrine).
« L’industrie industralisante » a été théorisée par le professeur Gérard Destanne de Bernis, économiste français d’inspiration marxiste. C’est dire si elle avait une chance de réussir avec une telle paternité.
Les jeunes Algériens ne connaissent plus cette histoire sombre parmi les nombreuses élucubrations du sanglant colonel Boumédiene.
D’une manière très simple, l’industrie industrialisante était le fait de favoriser les investissements dans des industries qui créent automatiquement d’autres industries et économies de service. Un peu comme le « ruissellement » qu’avait souhaité le Président Macron, c’est-à-dire que la réussite des plus hauts se déversait par gravitation vers le bas.
Une perpétuelle chimère du système capitaliste comme la théorie de l’industrie industrialisante l’a été par la théorie marxiste de De Bernis.
En bon marxiste, il pensait ainsi prioritairement à l’industrie lourde. Et cela n’est pas arrivé dans les oreilles des sourds. L’Algérie, par son très puissant ministre de l’industrie et de l’énergie, Belaid Abdessalam, s’était jetée à fond dans cette politique.
Une dictature, où voulez-vous qu’elle aille puiser des idées sinon dans celles des pays autocratiques de l’Est qui ont amené leurs peuples au désastre et à la ruine ?
L’industrie lourde d’état correspondait si bien à un attribut de la puissance du régime algérien.
Alors se mirent à fleurir des sociétés nationales de tout et de rien, depuis les pétrolières jusqu’aux industries de couscous.
Un énorme gâchis au prix de milliards dilapidés. La seule chose qui était « lourde », ce sont les déficits par de gigantesques entreprises nationales, bureaucratisées à l’extrême et ayant pour seule rentabilité la corruption.
Ils ont essayé de nous vendre un mirage avec les liquidités qu’elles généraient, réelles. Mais ils s’étaient bien gardés de comptabiliser les colossales pertes induites et souvent dissimulées.
Petit à petit le peuple algérien, sans le dire, s’étaient réveillés et avaient constaté le désastre. C’était peut-être la seule fois où il s’était réveillé à cette époque mais sans jamais le dire à haute voix.
Et d’ailleurs, pour beaucoup, pourquoi dénoncer un système qui attribuait tant de postes à pouvoir et tant de richesses détournées ?
Gérard Destanne de Bernis avait lui-même constaté le désastre mais il s’était réfugié derrière cette plus vieille des excuses, celle de prétendre que sa théorie avait mal été comprise et utilisée.
C’est un peu court car De Bernis savait très bien que les conditions de l’Algérie ne se prêtaient pas à cette révolution pharaonique. Il connaissait parfaitement le désastre absolu que cela a causé dans les dictatures communistes de l’Est.
Il s’est, comme beaucoup de théoriciens marxistes, dissimulé derrière sa doctrine politique.
Il savait, comme tous les algériens de bon sens, rares à l’époque, qu’il fallait trois conditions fondamentales, la démocratie, la formation et l’intégrité. Il connaissait leur inexistence.
Le proufessour Chitour, dans son article, fait référence à son compagnon de compromission, l’éminent économiste oranais, le grand Abderrahmane Mebtoul. Celui qui signe, Professeur des universités, expert en économie mondial. Je lui avais répondu mainte fois qu’il manquait le titre d’expert galactique.
Un économiste qui, dans l’un de ses nombreux écrits dans la presse, avait inséré cette annonce stupéfiante pour un développement économique « Nous souhaitons au Président Bouteflika un bon rétablissement ». Si j’ai le malheur un jour de le rencontrer, avant ma mort, je lui lancerai à la figure cette phrase digne d’un oscar de la compromission.
Chitour le cite et construit un débat lointain avec lui, bien entendu avec la même vision que celle du régime militaire. Ils sont compromis mais ils ne sont pas fous pour choisir ce qui ruinerait leur prestige douctoural.
Monsieur Chitour, comme je le dis à chaque fois pour des hommes comme vous, je n’ai que du mépris à vous opposer. L’économie est bien loin de ce qui me rappelle à vous.
Boumédiene Sid Lakhdar, enseignant retraité