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Aux origines de la chkoumoune : de Rachad et autre Mokri !

D’Ibn-Badis à Einstein : des orteils de l’un aux étoiles de l’autre…

Aux origines de la chkoumoune : de Rachad et autre Mokri !

« Rappelez-vous de regarder les étoiles et non pas à vos pieds !» Stephen Hawking (*).

Comme le dépeint son célèbre portrait, il aura passé toute sa vie dans une posture de réflexion optimale, la tempe posée sur les doigts de la main gauche, la droite bien agrippée au livre de l’omniscient, comme pour y puiser toute la science du monde pour, au finish, nous pondre une formule qui a fini par prendre des allures de vérité absolue que personne n’ose reconsidérer, plus d’un siècle après : «chaâbou el Djazair mouslimoune ila El Ouroubati yantami» ! C’est, en un énoncé résumé, la grande épopée intellectuelle du penseur Ibn-Badis.

Presqu’à la même période, en ce début du XXe siècle, Albert Einstein publiait quatre articles scientifiques qui ont révolutionné la vision que l’on se faisait du monde et du cosmos, et permis ces bonds gigantesques en termes de nouvelles technologies : -faire fusionner l’espace et le temps dans une entité spatio-temporelle unique, il fallait y penser ! -prédire via des équations mathématiques de relativité générale l’existence de trous noirs qui ne laissent échapper aucune matière, il fallait être…divinement inspiré !

Il est utile de rappeler que c’est grâce à des ajustements quasi-nanométriques liés aux contractions du temps subies par tout objet en déplacement, en conformité avec ce que prévoient les équations d’Albert Einstein, que les GPS et autres systèmes de navigations terrestres sont devenus des gadgets à la portée de monsieur-tout-le-monde !

Sur le registre des trous noirs et des ondes gravitationnelles, il faut relever le fait que les travaux repris et précisés par Stephen Hawkins (qsssl : que le salut de la science soit sur lui) ont fait l’objet de vérifications expérimentales, aux moyens de systèmes interférométriques dont les bras font des kilomètres de long. Ce qui a permis de mettre en évidence une onde gravitationnelle émise par le choc titanesque de deux trous noirs, lors d’un événement cosmique qui s’est produit il y a environ un milliard d’années.

Pendant ce temps, formaté par une oumma coloniale qui impose aux hommes une posture de recueillement, tête baissée, sans sourciller, les yeux rivés sur les orteils, l’Algérien est précipité dans ce trou noir mystique vorace, encouragé par les héritiers du FIS et d’Ibn Badis!

Un énoncé d’un illuminé, aux neurones enturbannés et barbouillés par moult hadiths, qui prennent des contours de signification absolue plus d’un siècle après ; tout comme le fameux « nous sommes Arabes »  martelé trois fois par Ahmed Ben Bella ! Comme si un mensonge martelé plusieurs fois pouvait, comme par enchantement, se transformer en vérité.

Nous ne sortirons donc jamais de ces grossiers mensonges d’une Histoire traficotée avec ignorance et légèreté, par ceux dont la perception du monde se situe au niveau des orteils ?

Prescrire, au nom d’un Ciel sourd et muet, « chaâbou el djazair mouslimoune wal ila al ourouba yantami» n’est-ce pas condamner chaque Algérien et chaque Algérienne à ne jamais relever la tête pour regarder les étoiles et rêver d’un monde meilleur pour demain ?

Se dresser ainsi contre la liberté de conscience, n’est-ce pas prohiber toute autre forme d’indépendance, et associer toute velléité de démocratie à un mode de gestion de la cité réservé à des kouffars égarés ? L’éternelle rengaine, le perpétuel argument, à tout va dégainés !

Au moment où les héritiers des Banou-Hillal, à travers  le mouvement Rachad et le cynique Mokri, ces organisations et imams politiques aux QI viciés par le totalitarisme religieux qui s’entêtent à réinvestir le terrain d’une démagogie mystique éculée, n’est-il pas temps de se poser les bonnes questions de société pour espérer un jour futur faire relever les yeux de l’algérien, afin qu’il ne fixe jamais plus des pieds plaqués au sol mais qu’il ose plonger dans le ciel et les étoiles pour s’en émerveiller enfin ?

Malgré ces millions de Hirakis qui battent inlassablement le pavé chaque vendredi et chaque mardi, aux quatre coins du pays, l’Algérie peut-elle prétendre évoluer du moindre pas sur les chemins de la liberté, avec cet article « islam religion d’état » qui condamne la société à tourner en rond et battre de l’aile chaque jour que dame nature fait ; ne puisant sa hauteur et sa fierté de citoyen que de ce « chaâbou-el-djazair mouslimoune », la source active de nos chkoumounes ?

Pour citer Stephen Hawking, encore une fois : n’écoutez pas la personne qui a les réponses, écoutez plutôt celle qui a les questions!

Qu’avez-vous vous appris à l’école aujourd’hui demandais-je aux petits neveux et nièces, en cet après-midi de février 2020 ?

Quasiment à l’unisson : sourate el-falaq !

Question subsidiaire : avec tel endoctrinement absurde, quel avenir peut bien se profiler à l’horizon de ces petits chérubins dont la perception du pays et du monde est déjà calée sur celle des orteils d’Ibn-Badis, à un âge où l’on apprend à jongler avec la table de multiplication par dix ?

K.M.

(*) L’univers dévoilé, deux émissions sur Einstein et Hawking, diffusées sur Arte ce samedi 14/03/2020, à voir ou à revoir :

Auteur
Kacem Madani

 




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