La justice algérienne est devenue un véritable laminoir des voix libres apparues dans le sillage du mouvement de dissidence populaire, appelé le Hirak. Chaque jour des Algériennes et des Algériens sont arrêtés et condamnés à la prison ferme pour délit d’opinion.
Bien entendu, les accusations de l’institution judiciaire font appel à un autre jargon : atteinte à l’unité nationale, au président de la république, à l’armée … Un lexique tout droit sorti des dictatures les plus abouties.
A Béjaïa, le tribunal a condamné l’universitaire, Hakima Sbaihi, à 06 mois de prison ferme et à une amende de 50 000 dinars. Le parquet près de la chambre correctionnelle du tribunal avait requis, le 25 octobre 2022, à son encontre une année de prison ferme et une amende de 50 000 dinars. Les plaidoiries se poursuivent, rapporte le Comité national pour la libération des détenus d’opinion (CNLD). L’universitaire est accusée de publications incitatives portant atteinte à l’intérêt national, incitation à attroupement, atteinte à l’ordre public, diffusion de fausses informations de nature à porter atteinte à l’ordre public, offense au président de la république et outrage à un corps constitué. Rien que ça ! A croire que cette universitaire est un voyou sans cerveau.
Même mépris de la part du tribunal d’El Hadjar pour l’universitaire Latifa Lounisi. Le parquet près du tribunal d’El Hadjar, Annaba, a requis contre l’enseignante universitaire, Latifa Lounisi, une année de prison ferme et une amende de 300 000 dinars, selon le CNLD.
Cette jeune universitaire est poursuivie pour « publication des informations mensongères et diffusion des informations de nature à nuire à la sécurité publique et à l’ordre public », » diffusion de publications de nature à nuire à l’intérêt national », » incitation à l’attroupement non-armé », » atteinte au président de la République » et « outrage à un corps constitué ». Les mêmes chefs d’inculpation que ceux de Hakima Sbaihi. C’est dire que les juges ne s’embarrassent pas à chercher des mobiles qui n’existent au demeurant pas. Ils se passent le mot et le tour est joué. Quant à l’éthique et l’essence même de la justice, ils peuvent bien attendre la fin de la « nouvelle Algérie » de Tebboune and compères.
Le détenu d’opinion, Khelaf Ait Chebib, a été condamné par le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida à 3 ans de prison ferme assortis d’une amende.
Il a été acquitté des accusations criminelles ayants trait à « l’adhésion et la participation dans des organisations et dans des groupes » dont les activités tombent sous le coup de l’article 87 bis du code pénal, précise un communiqué du CNLD. Le parquet avait requis à son encontre 20 ans de prison ferme et 100 millions de centimes d’amende.
Les arrestations continuent
Le juge d’instruction près du tribunal de Draa El Mizan a ordonné aujourd’hui, 08 novembre, le placement en détention provisoire de Rezki Ababja, qui allait comparaître sous la procédure de comparution immédiate. Son procès est reporté pour le 15 novembre devant la section correctionnelle près du tribunal de Draa El Mizan, wilaya de Tizi Ouzou, rapporte le CNLD.
Rezki Ababja a été arrêté au niveau de son village, Ath Mendes, daïra de Boghni, wilaya de Tizi Ouzou, et il était retenu au niveau de la brigade de la gendarmerie de Boghni.
L. M.