Les vieux gardiens de l’orthodoxie rétrograde ont décidé d’interdire le film « Barbie ». En revanche, en Arabie saoudite ce film « maudit » par les autorités algériennes enregistre des taux de fréquentation record. Dans ce pays régit par la charia, il a pu sortir sur les écrans le 10 août, et rencontre un vif succès. Et dire que le cinéma y était longtemps considéré comme un péché.
Renversant mais pas étonnant ! L’Algérie a retiré ces derniers jours de ses cinémas le film « Barbie » après une diffusion de plus de deux semaines. La raison, selon les médias algériens : « atteinte à la morale ». Si le film en lui-même est un vrai navet, faut-il en arriver là ? Non. Les raisons invoquées sont morales, pas cinématographiques.
Dimanche 13 août, les propriétaires de salles ont modifié les programmes en supprimant la réalisation de Greta Gerwig, sans fournir de raisons. Le distributeur a aussi annoncé la déprogrammation du film, sorti le 19 juillet en Algérie, sans précisions.
Près de 48 heures après sa déprogrammation, le ministère de la culture algérien, qui annonce habituellement les interdictions de films en précisant les raisons, est toujours silencieux.
En Algérie, les autorités non seulement censurent et interdisent les productions étrangères, mais elles ne font rien pour encourager le cinéma national. Si les salles sombres se font rares, les productions cinématographiques nationales le sont tout autant.
Le temps de l’âge d’or des années 1970/80 est bien révolu. Au moment où le monde est un village et où la culture circule à la vitesse de la lumière, les procureurs de la conscience ont pris le pouvoir en Algérie pour dicter ce qui est bon pour les Algériens et ce qui est « illicite ».
Sous le régime du duo Tebboune-Changriha, l’Algérie creuse chaque jour un retard particulièrement affligeant, voire dangereux pour l’avenir du pays.
L.M.