La spectaculaire évasion des 7 mineurs de la prison psychologique qu’est devenu l’Algérie est le dernier évènement, the last but not the least, qui a ébranlé les algériens et l’opinion internationale. Voilà que 7 mineurs épuisés d’être épuisés décident de changer leur destin et de s’enfuir vers des horizons moins psychotiques.
Comme d’authentiques corsaires ils ont défié leur mer. Ils ont planifié, comme de vrais braves leur projet, l’ont exécuté et présenté au monde éclipsant ainsi la terne foire commerciale intra africaine, l’IATF 2025.
Soit dit en passant que sur 55 chefs d’Etats africains, membre de l’Union africaine, seuls les présidents de nos voisins les plus proches , la Tunisie, la Mauritanie , le Tchad et le président du conseil présidentiel libyen ont daigné faire le déplacement. Dire combien l’Algérie a perdu de son aura ! C’est peu dire. Il y a là un vrai problème que vous ne pouvez ignorer.
Bien entendu, comme toujours, des voix de-ci et de-là ont crié à la machination, la main étrangère ou je ne sais quoi d’autre. Piètre réaction de supplétifs d’un régime à bout de souffle qui n’a de légitimité que celle du manche comme le répétait Al Pacino interprétant le rôle de Tony Montana, un trafiquant cubain de cocaïne dans Scarface.
Le drame d’Oued El Harrach, la fuite des mineurs, l’arrestation de Saida Neghza et ses co-détenus, l’emprisonnement de Boualem Sensal, la révocation du premier ministre, l’échec diplomatique de la foire commerciale intra-africaine, la gronde populaire de plus en plus assourdissante ont poussé le pouvoir à réagir à travers Tebboune en instrumentalisant la mort du caporal Ammari Seif–Eddine, tombé au champ d’honneur lors d’une opération de ratissage à Tipaza nous dit-on.
Six très longues années se sont écoulées depuis l’arrivée de Tebboune au cours desquelles la situation globale du pays s’est dangereusement détériorée et les algériens irrémédiablement enlisés.
Chômage, mal vie, désinvestissement-, fermeture d’entreprises, licenciements, inflation, absence totale de réalisation de quelque sorte que ce soit, emprisonnements, choix de dirigeants incompétents voire dangereux ont débouché sur une situation ingérable, totalement bloquée mortellement stagnante et surtout très explosive.
Alors pourquoi ou au nom de quoi ceux qui décident dans ce pays s’entêtent-ils ?
Au nom de la stabilité doit-on absolument cautionner l’instabilité ?
Il est du devoir et de la responsabilité de ceux qui ont intronisé en grande pompe cette équipe défaillante, perdante et fragilisante, contre vents et marrées de la débarquer aujourd’hui.
L’Algérie appartient aux générations futures qui ne devraient pas être poussées à braver la mer par manque d’espoir.
Ce pays grand comme un continent arrosé du sang de ses martyrs ne saurait être la propriété d’une poignée d’octogénaires. Il est à ces jeunes qui représentent les ¾ de sa population.
Agiter le spectre du terrorisme et de la main étrangère n’y changera rien. Les dés sont jetés.
Basta Monsieur Tebboune !
Sofiane Ayache

