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« Beloved », car nous l’avons tellement aimée

Lecture estivale pour les jeunes

« Beloved », car nous l’avons tellement aimée

Dans ma série de cette année, destinée prioritairement aux jeunes et aussi aux réfractaires à la lecture, j’ai choisi l’angle d’approche de mes relectures récentes. Avec l’annonce soudaine de la mort de Toni Morrison, je promets que cette relecture s’effectuera dans les prochains jours, coïncidant à leur plaisir de lire ce roman, je l’espère.

Pour cette courte proposition, pas besoin que je me replonge immédiatement dans une lecture rapide pour me souvenir de cet éblouissant roman qui avait ému le monde entier. Contrairement au Prix Nobel de la paix, celui de la littérature est, la plupart du temps, justifié par un talent extraordinaire. Ce fut le cas pour Toni Morrison, de son vrai nom, Chloe Ardelia Wofford Morrison, une écrivaine qui en reçut l’honneur en 1993 après avoir été honorée du Prix Pulitzer en 1988 (pour les journalistes) ainsi que de bien d’autres distinctions prestigieuses.

Je ne le répéterai jamais assez aux jeunes lecteurs, la notoriété n’est pas une garantie pour que le roman leur plaise et c’est seulement à eux de juger si le plaisir de la lecture est au-rendez-vous. Ainsi la lecture d’un roman est une prise de risque individuelle et sera récompensée ou non, sans honte ni excuse à se donner pour n’avoir pas apprécié éventuellement une écrivaine aussi connue et récompensée.

En revanche, la notoriété ne supprime pas le talent et Toni Morrison en a prouvé l’existence, notamment par son plus célèbre roman, Beloved, publié en 1987. C’est donc une écrivaine très contemporaine même si les jeunes lecteurs peuvent considérer que cette date est très lointaine, un effet générationnel naturel.

Elle connaîtra également la gloire en entrant de son vivant dans la liste des « 100 meilleurs romans de tous les temps », un honneur particulièrement rare.

Avec le résumé de l’histoire nous comprenons immédiatement où se situe le combat de cette intellectuelle afro-américaine. Elle prendra la responsabilité de cette mission iconique jusqu’à sa mort.

Beloved est l’histoire de Sethe et de sa fille Denver qui ont échappé à l’esclavage. Un jour, se présente à leur porte une jeune fille qui dit s’appeler Beloved. Sethe est stupéfaite par ce prénom qui fait remonter à elle un terrible souvenir. C’est le nom du bébé qu’elle avait tué afin de lui éviter une vie d’esclavage. Elle se souvenait de l’inscription qu’elle avait gravée sur la tombe, « Beloved ».

Je vous laisse découvrir la suite de cette passionnante histoire. Je me souviens que lorsque je l’avais lu, j’étais un plus jeune professeur, allant en train vers Cherbourg où j’avais pour mission de faire passer des oraux d’examen.

Emprunté d’une bibliothèque locale, le roman devait accompagner mon voyage et mes trois soirées à l’hôtel. Au départ de la gare Montparnasse, une fois la première page lue, mes yeux ne quitteront plus le livre jusqu’à Cherbourg. Le livre sera terminé bien avant le retour à la même gare parisienne.

Ne vous inquiétez surtout pas de l’épaisseur du livre, je sais que cela peut faire fuir certains jeunes. 324 pages, dans l’édition qui fut celle de mon livre, n’est franchement pas le Pérou, comme disaient nos professeurs d’antan.

Et comme toujours, inlassablement, je vous répéterai que les plus grand(e)s romancier(e)s sont toujours simples dans leur écriture lorsqu’ils racontent une histoire.

À votre lecture !

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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