Jeudi 19 septembre 2019
Ben Ali, mort d’un tyran corrompu
Il n’y a qu’une satisfaction pour les peuples opprimés, l’éternité ne s’achète ni avec de la corruption ni avec de la terreur. Un tyran épouvantable s’en est allé, son pays ne s’en portera pas mieux car il a laissé un héritage aussi lourd que la charge sur sa conscience, s’il en avait une.
L’ancien président tunisien Ben Ali, enfui de son pays comme beaucoup de despotes, vient de décéder sur une terre de tolérance, d’humanisme et de progrès, l’Arabie Saoudite.
Nulle part ailleurs il ne pouvait être en phase avec sa nature et nulle part ailleurs sa tombe ne trouverait une place plus conforme à sa vie.
Elle fut le contraire absolu de la patiente construction de l’humanité d’une civilisation sereine et apaisée. Officier dans un des services de répression les plus abjects, il finira au sommet de l’État en y instaurant un régime de répression féroce et une corruption massive jusqu’à la caricature des lingots d’or dissimulés au domicile du couple infernal.
Ben Ali laisse derrière lui un pays dévasté dont on dit que c’est l’exemple démocratique du monde arabe. Si la situation n’était pas aussi grave pour les milliers d’opprimés politiques de ce pays, j’en attraperais une apoplexie de rire.
Ben Ali restera à jamais l’une des marques indélébiles de nos pauvres pays qui sont englués dans un marasme des plus catastrophiques et dont une partie de la population continue à vouer à leurs bourreaux, du moment comme du passé, une dévotion étonnante.
Personne ne se réjouit de la mort d’un être humain mais personne de sensé ne pleurera la disparition d’un dictateur corrompu aussi froidement monstrueux que l’a été Ben Ali.